La 2ème session d’appel à candidatures est lancée !

GRAND TROPHÉE DASSAULT HISTOIRE & PATRIMOINE
200 000 €

Deux prix et un Coup de cœur du jury sont accordés pour récompenser des restaurations exemplaires et de grande ampleur de monuments et de jardins historiques privés :

Le Grand Trophée des monuments – 100 000 €

Récompense un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un monument historique (immeuble ou dépendances) un programme de restauration exemplaire et de grande ampleur.

Le Grand Trophée des jardins – 60 000 €

Récompense un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un parc ou d’un jardin (protégé au titre des monuments historiques ou entourant un monument historique), un programme de restauration, de restitution ou de recréation exemplaire et de grande ampleur.

Le Coup de cœur du jury – 40 000 €

Parmi les dossiers de candidature au Grand Trophée des monuments, le jury peut choisir de récompenser un des candidats en lui accordant son « Coup de cœur » parce qu’il juge remarquable la qualité, l’ambition et l’histoire du projet au sein du monument historique.

Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une lettre de motivation à l’attention des membres du jury (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

PRIX DU JEUNE REPRENEUR
25 000 €

Ce prix a vocation à encourager la reprise et la valorisation économique de monuments historiques par les jeunes générations. Il est remis avec le mécénat de Patrice Besse, de Dominique de la Fouchardière (SLA Verspieren) et de la Fondation Mérimée.

Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Un budget prévisionnel 2022-2026 de ou des activités développée(s) au sein du monument (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

PRIX DENDROTECH
5 000 €

La société Dendrotech offre une expertise en dendrochronologie en vue de la restauration ou de la mise en valeur d’éléments en bois au sein d’un monument historique (bâtiment, jardin ou parc), classé ou inscrit.

Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une lettre de motivation à l’attention des membres du jury (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

PRIX SOTHEBY’S
20 000 €

Le Prix Sotheby’s, avec le mécénat de Sotheby’s France, a pour but d’encourager des travaux de restauration d’un décor intérieur de qualité situé dans un monument historique privé, classé ou inscrit.

Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une lettre de motivation à l’attention des membres du jury (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

Les dossiers de candidature complets doivent être envoyés par WeTransfer au plus tard le 1er juin 2022 à minuit à : communication@fondation-merimee.org

Découvrez les lauréats 2021 du Grand Trophée Dassault Histoire & Patrimoine

En 2021, les propriétaires du château de Bournazel (Aveyron), du château de Lassay (Mayenne) et des jardins d’Ainay-le-Vieil (Cher) ont été récompensés pour l’immense travail de restauration qu’ils ont entrepris ces dix dernières années. Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir ces chefs-d’œuvre restaurés grâce à l’obstination et la passion de leurs propriétaires. 

Le château de Bournazel, lauréat du Grand Trophée des monuments

Le château de Bournazel. Photographie : Éric Sander.

Dans un paysage verdoyant et vallonné de l’ouest aveyronnais, entre Rodez et Villefranche de Rouergue, le château de Bournazel sommeillait, laissé à l’abandon depuis plusieurs décennies. Le monument était voué à une lente disparition jusqu’au jour où Gérald et Martine Harlin décident de l’acquérir, animés par la volonté de ressusciter le lieu et de l’ouvrir au public. Lors de leur première visite, en 2006, l’aile est du château avec sa galerie inspirée de l’architecte italien Sebastiano Serlio (1475-1554) est en grande partie détruite, un seul mur se trouvant encore debout. L’aile nord, quant à elle, porte les stigmates de sa transformation au XXème siècle en maison de convalescence. « Les cheminées monumentales avaient été percées pour créer des ventilations et tous les sols d’origine avaient disparu. À l’extérieur, le jardin n’était qu’une vaste jachère et la cour était devenue un parking », se souviennent Gérald et Martine Harlin. En 2008, le couple confie à Bernard Voinchet, architecte en chef des monuments historiques, une étude et un diagnostic complet sur l’état du monument pour pouvoir lancer au plus vite les premiers travaux.

S’ensuivent quinze années de grands chantiers, au cours desquelles les propriétaires s’attachent à restaurer l’existant et également à restituer les volumes du château initial. Grâce aux huit cents éléments issus des bâtiments démolis qui ont été retrouvés sur place, l’aile nord qui abritait autrefois l’escalier d’honneur est restituée selon le principe de l’anastylose, avec l’accord de la Commission nationale des monuments historiques obtenu en 2015. En parallèle, grâce aux archives et à une campagne de fouilles archéologiques, le jardin est recréé dans son état connu entre 1542 et 1561, comprenant neuf parterres.

Pièce du château de Bournazel, entièrement remeublée.
Photographie : Éric Sander.

Aujourd’hui, le château de Bournazel accueille plus de 15 000 visiteurs à l’année. Restauré dans l’état qui était le sien à la Renaissance, le monument a également été entièrement remeublé et doté d’une collection d’objets d’art, de peintures et de sculptures datant des XVIème et XVIIème siècles. À l’emplacement des caves, un auditorium a pris place, dont l’acoustique a été étudiée spécifiquement pour jouer de la musique baroque, permettant de développer une offre culturelle intimement liée au lieu. 

Gérald et Martine Harlin, les propriétaires du château de Bournazel.
Photographie : Éric Sander.

Ainay-le-Vieil, lauréat du Grand Trophée des jardins

Forteresse construite au XIIIème  siècle, le château d’Ainay-le-Vieil est doté en 1467 d’un corps de logis et de canaux créés à partir d’un ruisseau existant. Au milieu du XIXème  siècle, ces jardins d’eau Renaissance sont complétés par un parc paysager, un potager et des chartreuses.

En 1984, une terrible tempête ravage le sud du parc qui ne laisse sur son passage qu’un amas d’arbres au sol. C’est le point de départ d’une grande campagne de travaux, initiée par Marie-Sol de La Tour d’Auvergne, alors propriétaire du château en indivision avec sa mère et ses cinq frères et sœurs. En collaboration avec le paysagiste Pierre Joyaux, la première étape a été la création de la roseraie, qui compte aujourd’hui 160  variétés de roses anciennes. S’ensuit la réhabilitation des cinq chartreuses, où Marie-Sol de La Tour d’Auvergne pense scrupuleusement chaque espace afin d’évoquer l’évolution de l’art des jardins.

À partir de 2010, les douves du château et les berges des canaux qui entourent le Grand Carré en l’Île de la Renaissance sont aussi restaurées et de nouveaux jardins sont créés. Ce chantier sera supervisé par Alexandra de La Tour d’Auvergne, paysagiste et fille de Marie-Sol.

Fruit d’une longue réflexion, la protection et la valorisation des jardins d’Ainay-le-Vieil ont nécessité trente-sept années de dur labeur. Désormais classés au titre des monuments historiques et labellisés «  Jardin remarquable  », ils attirent chaque année près de 15 000 visiteurs.

Le château de Lassay, Coup de cœur du jury

Une première forteresse est construite à Lassay dès le XIème siècle mais celle que l’on connaît aujourd’hui date de 1458. Si depuis 1823 le monument s’était transmis sans grandes difficultés par héritage dans la même famille, les ravages provoqués par la tempête de 1999 avaient rendu son entretien très problématique. Son état s’est ainsi progressivement détérioré jusqu’à mettre gravement en péril le château. C’est alors qu’Aymeri et Cecilia de Montalembert décident de reprendre les rennes  : « ce contexte a précipité la transmission en 2014 et conduit à une sortie d’indivision dans le but d’enclencher les premiers travaux d’urgence. Nous anticipions à l’époque l’effondrement imminent de la charpente d’une des huit tours qui, de surcroît, surplombait la voie publique. C’était un cas de force majeure et un pari car nous ne disposions que des fonds suffisants pour la première intervention, » précise Cecilia. 

Le château de Lassay et ses quatre tours restaurées.
Photographie : Pascal Beltrami.

Dès la première année, ils sécurisent les accès autour du château et lancent les travaux. De juin 2014 à mai de l’année suivante, la tour qui menaçait ruine se voit ainsi dotée d’une charpente entièrement neuve car rien ne pouvait être sauvé de la précédente. Très vite, un désordre structurel est identifié sur le châtelet d’entrée, nécessitant une nouvelle intervention d’urgence. Ce désordre était dû à l’adjonction d’une aile d’habitation au XVIIème siècle qui, après sa suppression au XIXème, a eu pour effet de fragiliser le châtelet d’entrée. À partir de 2015, les travaux s’enchaînent : les deux tours du châtelet d’entrée sont restaurées, le pont-levis est remplacé, le portail d’entrée de la cour d’honneur est remis en place, les parties du château touchées par la mérule sont traitées et, pour finir, la restauration d’une nouvelle tour est achevée en 2020. 

Pour Aymeri et Cecilia de Montalembert, l’objectif est à terme que le château crée son propre écosystème et parvienne à une relative autonomie économique sans tomber dans la muséification ou la mise en exploitation commerciale. Aidés par l’association des Amis du château de Lassay, ils s’attachent à créer une vie culturelle qui participe au rayonnement du monument : concerts, expositions, reconstitutions historiques, etc.

Avant-après d’une tour restaurée.
Photographies : E. Bellet et Pascal Beltrami.

Entretien avec Charlène Boulanger, restauratrice

La Fondation Mérimée, avec le soutien du Crédit Agricole Mécénat d’Ile-de-France Mécénat, a accordé en 2020 une bourse d’études de 4 000 € à Charlène Boulanger, alors étudiante en dernière année à l’École de Condé. Pour valider son diplôme en conservation et restauration du patrimoine, Charlène a travaillé durant une année complète à la restauration d’un corpus d’œuvres qu’elle a choisi, quatorze dessins de Louis-Robert Antral, réalisés pendant la Première Guerre mondiale. Nous l’avons rencontrée deux ans après l’obtention de sa bourse, désormais diplômée et en activité.

Fondation Mérimée (F.M.) : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit vers le métier de restauratrice du patrimoine ?

Charlène Boulanger (C.B.) : Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai d’abord commencé des études de cinéma mais mes expériences de stage ne m’ont pas vraiment plu. C’est une de mes connaissances qui m’a parlé pour la première fois de l’École de Condé car elle venait d’être admise dans leur établissement à Lyon. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par l’histoire de l’art et j’ai assez tôt ressenti le besoin de faire quelque chose de mes mains. Comme j’étais davantage attirée par les techniques d’artisanat que par la création, le métier de restaurateur me permettait de rassembler tout cela. Je me suis ensuite spécialisée en arts graphiques.

F.M. : La Fondation Mérimée, grâce au soutien du Crédit Agricole Mécénat d’Ile-de-France Mécénat, vous a attribué une bourse pour mener à bien votre projet de fin d’études. Pouvez-vous nous le présenter ?

C.B. : À l’École de Condé, la dernière année de master est dédiée à une œuvre que l’on choisit d’étudier et de restaurer. Mon choix s’est porté sur une série de dessins de Louis-Robert Antral, réalisés dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale. L’œuvre de Louis-Robert Antral est colossale et j’ai eu la chance de rencontrer un collectionneur privé qui possède une centaine de ses dessins. Au-delà de la grande qualité graphique de ces œuvres, j’étais fascinée par leur histoire.

F.M. : Quelles ont été les étapes pour mener à bien cette restauration ?

C.B. : J’ai d’abord opéré un tri pour identifier les œuvres qui avaient le plus besoin d’être restaurées, ce qui m’a amené finalement à travailler sur un corpus de quatorze dessins. Cette restauration a été un défi pour deux raisons : d’abord, pour les conditions précaires qui ont été à l’origine de la création des dessins, dans les tranchées, puis du fait de leur dégradation au fil du temps. Tout l’enjeu de mon travail a été de décider ce qu’il fallait restaurer ou laisser en l’état. Que faire des tâches ? Des lacunes ? Il a fallu chacune les interpréter pour essayer de discerner s’il s’agissait d’altérations contemporaines à leur création ou s’il s’agissait d’altérations postérieures. Il a été très complexe de dater ce type de dégradations, sachant par ailleurs qu’il y a eu une grande pénurie de papier durant la Grande Guerre, rendant très difficile de s’en procurer, ce qui explique que les soldats utilisaient souvent du papier de réemploi. Ce faisant, j’ai pris le parti de garder visibles les altérations faisant référence au contexte de création dans les tranchées.

Chaque œuvre a ensuite été traitée individuellement, dépoussiérée et consolidée lorsqu’il y avait des déchirures et des lacunes. Il a fallu parfois combler celles qui étaient trop instables. J’ai également travaillé sur un conditionnement adapté pour les recevoir, permettant d’éviter de manipuler directement les dessins et d’assurer leur pérennité.

J’ai dû limiter mon projet de fin d’études à ces quatorze dessins mais bien sûr les autres œuvres qui complètent cette série vont aussi faire l’objet d’un traitement de conservation préventive.

F.M. : Que vous a apporté la bourse d’études de la Fondation Mérimée ?

C.B. : Cette bourse d’études apporte une aide et une visibilité importantes à un moment crucial de notre formation, juste avant notre insertion dans la vie professionnelle. Personnellement, ma bourse m’a été très précieuse pour l’achat du matériel nécessaire à la restauration des dessins de Louis-Robert Antral, notamment pour la partie conditionnement qui est un poste de dépense assez dispendieux. La bourse m’a aussi été très utile pendant la période de mon stage que j’ai réalisé à Arles.

F.M. : Comment envisagez-vous la suite ?

C.B. : En juillet 2021, j’ai réalisé mon stage de fin d’études dans l’atelier de Cédric Lelièvre, à Arles, et je travaille aujourd’hui dans l’atelier de Bertrand Dujardin, à Lyon. J’ai pour le moment encore besoin d’apprendre et de m’entourer de restaurateurs expérimentés. J’aurai peut-être le désir, un jour, de fonder mon propre atelier.

Maisons & Domaines Henriot s’engage pour les monuments historiques

L’histoire qui lie Maisons & Domaines Henriot à la Fondation Mérimée est ancienne et féconde. Joseph Henriot a lui-même présidé la fondation de 2008 à 2014. La famille Henriot et l’entreprise familiale ont apporté leur soutien à chaque temps fort de la vie de la fondation, notamment au moment de sa reconnaissance d’utilité publique obtenue en 2018.

À partir de cette année, la famille Henriot renouvelle son engagement auprès de la Fondation Mérimée en faisant de Maisons & Domaines Henriot son premier mécène institutionnel et en créant avec elle le Grand Prix Henriot de la restauration.

Lire le communiqué de presse : ici.


Gilles de Larouzière et Benoît Bassi, le 1er février 2022,
à l’occasion de la signature de la convention de mécénat.
© Geoffroy/We Are The Good Children

Appel à candidatures – Février 2022

GRAND PRIX HENRIOT
DE LA RESTAURATION
100 000 €

Le Grand Prix Henriot de la restauration, grâce au soutien de Maisons & Domaines Henriot, a pour but d’encourager des propriétaires de monuments historiques, dynamiques et entreprenants, qui s’engagent dans une campagne de travaux de restauration dans le respect et le maintien des savoir-faire locaux.
Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature dûment complété (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une lettre de motivation (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

Le dossier de candidature complet doit être envoyé par WeTransfer à : communication@fondation-merimee.org

PRIX ACCESSIBILITÉ
à partir de 5 000 €

Le Prix Accessibilité a vocation à encourager des travaux de mise en accessibilité destinés à favoriser l’accueil des personnes en situation de handicap – moteur, visuel, auditif ou intellectuel – au sein d’un monument historique (bâtiment, jardin ou parc), public ou privé. Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature dûment complété (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une lettre de motivation (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

Le dossier de candidature complet doit être envoyé par WeTransfer à : communication@fondation-merimee.org

PRIX DÉCORS SCULPTÉS
PARCS ET JARDINS
15 000 €

Le Prix Décors Sculptés, grâce au mécénat de Catherine de Montmarin-Monnoyeur, a pour objet d’encourager des travaux de restauration de décors sculptés situés dans un parc ou jardin d’un monument historique.
Consulter le règlement du prix ici.

Procédure de candidature

Pièces du dossier à fournir :

♦ Le questionnaire de candidature dûment complété (format PDF) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une présentation photographique (format PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici.

♦ Une lettre de motivation (format libre)

♦ Les pièces justificatives. La liste exhaustive est à consulter dans le questionnaire de candidature.

Le dossier de candidature complet doit être envoyé par WeTransfer à : communication@fondation-merimee.org

Nous récompensons trois restaurations exemplaires

Les lauréats du Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine en 2021

Depuis 2012, la Fondation Mérimée récompense une restauration exemplaire conduite au sein d’un monument ou d’un jardin historique ouvert au public en attribuant chaque année Le Grand Trophée de la plus belle restauration.

En janvier 2021, le groupe Dassault, après avoir lancé le projet Dassault Histoire et Patrimoine qui consiste à reverser 50 millions d’euros sur dix ans en faveur du patrimoine, a proposé à la Fondation Mérimée de participer à son prix phare. En devenant le Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine, le concours a pris une nouvelle dimension avec 3 prix : le Grand Trophée Monument (100 000 €), le Grand Trophée Jardin (60 000 €) et le Coup de cœur du jury (40 000 €). Nous sommes très reconnaissants au groupe Dassault, et plus particulièrement à Marie-Hélène Habert, directrice de la Communication et du Mécénat du groupe, pour leur engagement en faveur de la restauration des monuments historiques.

Après avoir lancé en juillet un appel à candidatures auprès des propriétaires privés de monuments et jardins historiques français, la Fondation Mérimée a reçu plus de vingt dossiers. Une présélection a d’abord été opérée par le jury, présidé par Marie-Hélène Habert et Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, média partenaire du concours, et composé de personnalités reconnues dans le monde de la culture et de la restauration du patrimoine, puis les cinq finalistes, à l’occasion du Grand Oral, sont venus défendre le monument ou le jardin qu’ils ont entrepris de restaurer.

Suite aux délibérations, il a été décidé cette année de récompenser, pour leur audace, les propriétaires du château de Bournazel, dans l’Aveyron (lauréats du Grand Trophée Monument) ; pour leur créativité, les propriétaires des jardins d’Ainay-le-Vieil, dans le Cher (lauréats du Grand Trophée Jardin) et, pour leur courage, les propriétaires du château de Lassay, en Mayenne (le Coup de cœur du jury).

Nous remercions et félicitons ces propriétaires pour l’immense travail de restauration qu’ils ont accompli, animés par la seule volonté de sauvegarder le cœur du patrimoine de notre Pays que sont les monuments historiques. Nous invitons chacun d’entre vous à découvrir ces passionnantes aventures humaines et à visiter ces chefs d’œuvres qui sont nos biens communs à tous.

Pour découvrir plus en détails les trois lauréats, cliquez-ici.

Entretien avec Aurélie Gérard, restauratrice du patrimoine

La Fondation Mérimée, avec le soutien du Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat, a accordé l’année dernière une bourse d’études de 5 000 euros à Aurélie Gérard, alors étudiante en dernière année à l’Institut national du patrimoine (INP). Pour valider son diplôme en conservation et restauration du patrimoine, Aurélie a travaillé durant une année complète à la restauration d’une œuvre qu’elle a choisie, une sculpture en bois représentant un Christ en croix, conservée dans l’église Notre-Dame-des-Fontaines de Pontrieux et classée monument historique. Un an après l’attribution de cette bourse, nous l’avons rencontrée.

© Institut national du patrimoine / Aurélie Gérard

Fondation Mérimée (F.M.) : Vous êtes aujourd’hui officiellement restauratrice du patrimoine. Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à ce choix de carrière ?

Aurélie Gérard (A.G.) : Mes parents m’ont inscrite à un cours de poterie lorsque j’avais 9 ans. Je me suis tout de suite prise de passion pour la sculpture et cela ne m’a plus quittée. Plus tard, au moment de choisir la filière dans laquelle je souhaitais poursuivre mes études, j’ai pris la décision de continuer dans cette voie et d’entrer à l’École Boulle, en spécialité sculpture sur bois. À l’issue d’une formation de 6 ans, mon souhait a été de jouer un rôle dans la préservation du patrimoine pour assurer sa transmission aux générations futures. J’ai alors décidé de passer les concours de l’Institut national du patrimoine. J’ai été admise élève restauratrice en 2016 puis j’ai suivi une formation de cinq ans pour acquérir les bases théoriques, scientifiques et pratiques nécessaires à la conservation-restauration d’œuvres et d’objets patrimoniaux relevant de ma spécialité, la sculpture.

F.M. : La Fondation Mérimée, grâce au soutien du Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat, vous a attribué une bourse d’études dans le cadre de votre projet de fin d’études. Pouvez-vous nous le présenter ?

A.G. : À l’Institut national du patrimoine, la dernière année d’études est entièrement dédiée à une œuvre choisie par l’élève restaurateur afin de l’étudier et de la restaurer. Ce travail donne lieu à la rédaction d’un mémoire sur l’œuvre et les techniques de restauration employées. J’ai souhaité consacrer cette année à un Christ en croix en bois polychrome, datant du XVIIIème siècle et découvert en 2009 dans le grenier de l’ancien presbytère de Pontrieux, dans les Côtes-d’Armor. Après sa découverte, ce Christ en croix a été conservé dans l’église Notre-Dame-des-Fontaines de Pontrieux, dans une caisse réalisée sur-mesure, et a obtenu en 2014 le classement au titre des monuments historiques, statut que je souhaitais appréhender en cette année de mémoire.

J’avais été très marquée par plusieurs de mes chantiers, en stage ou avec l’école, comme sur le portail de la cathédrale de Reims, l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg ou encore les tables de la confrérie du Puy à la cathédrale d’Amiens, et je nourris depuis un intérêt particulier pour les œuvres monumentales. Bien que je ne souhaite pas me spécialiser dans un type de matériau, je dois avouer que le bois reste ma matière de prédilection, or cette œuvre présente une technique de fabrication très particulière puisqu’elle est composée de nombreuses pièces de bois assemblées entre elles par des chevilles.

F.M. : Quelles ont été les étapes de cette restauration ?

A.G. : J’ai consacré le premier semestre de l’année à faire une étude historique de l’objet. Avant de le restaurer, il est intéressant de mieux connaître son histoire et son contexte de création. Grâce à d’anciennes cartes postales, nous avons la certitude que le Christ en croix prenait à l’origine place dans l’église Notre-Dame-des-Fontaines mais cette sculpture a été déplacée à plusieurs reprises. Longtemps suspendue au centre du chœur de l’église, elle a ensuite été placée contre un des piliers de la nef, face à la chaire à prêcher, avant d’être probablement transférée à côté de la façade extérieure de l’église. C’est sans doute à ce moment que l’œuvre a subi le plus de dégradations.

Concernant l’origine de la sculpture, une dizaine d’œuvres très similaires, parfois même quasiment identiques, tant au niveau de leur esthétique que de leur technique de fabrication, ont été retrouvées dans les Côtes-d’Armor (à l’exception d’une œuvre similaire découverte à Limoges, NDLR). Ces autres exemples m’ont permis de déterminer que cette production de Christ devait provenir d’un même atelier ou d’un même sculpteur. Pour quatre de ces sculptures, des sources mentionnent le nom d’un artiste : Gilles Chenu du Bourg, sculpteur actif dans la région entre la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Il est alors probable que le Christ de Pontrieux ait été réalisé par cet artisan ou par son atelier à cette époque. En parallèle, j’ai mené une étude sur l’état de conservation de l’œuvre qui consiste à appréhender toutes ses altérations et à déterminer leurs causes ainsi que leur risque d’évolution dans le temps.

J’ai consacré le troisième trimestre de l’année à la restauration à proprement parler. Dans un premier temps, le plus urgent était de stabiliser les altérations évolutives : consolider le bois, retirer tous les micro-organismes qui avaient colonisé la surface et refixer la polychromie. La seconde étape a ensuite été de redonner de la lisibilité à l’œuvre, c’est-à-dire de réassembler chacune des parties. Enfin, je suis intervenue sur l’esthétique de l’œuvre pour lui redonner une relative homogénéité.

F.M. : Que vous a apporté votre bourse d’études ?

A.G. : La bourse d’études qui m’a été accordée en septembre 2020 m’a permis d’investir dans du matériel que j’utiliserai tous les jours dans ma vie professionnelle. Par exemple, j’ai fait l’acquisition d’une meule pour me permettre d’entretenir mes gouges (outillage de sculpture sur bois qui nécessite un affûtage régulier, NDLR). Grâce à la bourse, je me suis aussi équipée d’un ordinateur-tablette qui me sera très utile pour réaliser des relevés et des schémas sur les chantiers. Je suis très reconnaissante pour ce soutien qui m’aide beaucoup dans cette période d’installation.

F.M. : Et pour la suite ?

A.G. : Grâce à ce travail de restauration, le Christ en croix va pouvoir retrouver la place qu’il mérite dans l’église Notre-Dame-des-Fontaines, lorsque les travaux de l’édifice seront terminés. L’œuvre aura ainsi une seconde vie. Pour ma part, je suis diplômée de l’Institut national du patrimoine depuis le 17 septembre. Je peux donc désormais exercer mon métier de restauratrice du patrimoine par le biais d’une microentreprise que j’ai créée et répondre à des appels d’offres tant pour des œuvres in situ que des œuvres muséales.


Œuvre de mémoire d’Aurélie Gérard après restauration
© Angèle DEQUIER / INP

Les écuries de Chaumont-Laguiche enfin restaurées

En 2020, notre Fondation, grâce au mécénat de la Fondation François Sommer, a accordé un prix de 10 000 euros pour la restauration du clos et du couvert des façades Nord et Sud des écuries du domaine de Chaumont-Laguiche. Œuvre de François Blondel, ingénieur du roi et futur directeur de l’Académie Royale d’Architecture, elles sont bâties entre 1648 et 1652 pour le petit-fils de Charles IX à la demande de son épouse, Henriette de Laguiche. Desservi par deux escaliers monumentaux, l’édifice reprend des plans attribués à Léonard de Vinci : un bâtiment rectangulaire présentant à l’intérieur trois vaisseaux à voûtes d’arêtes dont les proportions reprennent en tout point celles imaginées par l’artiste italien.

L’inauguration des travaux des écuries a eu lieu le 4 septembre 2021, après près de deux ans de restauration. Nous avons profité de cet événement pour poser quelques questions à Xavier Flambard, gestionnaire du domaine de Chaumont-Laguiche.

Façade principale des écuries de Chaumont-Laguiche, après restauration © Château et Domaine de Chaumont Laguiche (CDCL)

Fondation Mérimée (F.M.) : Quels ont été les différents travaux menés sur les écuries du château de Chaumont-Laguiche ?

Xavier Flambard (X.F.) : En 2015, les propriétaires, Jean et Anne de Laguiche, se sont rendu compte que le bâtiment présentait d’importants problèmes structurels. Suite à ce constat, l’année suivante, le cabinet d’architectes RL&A, à Lyon, a réalisé un audit sanitaire révélant de sévères désordres au niveau des pignons et un risque de déséquilibre pour l’édifice. Face à ce diagnostic, des travaux de consolidation d’urgence ont été menés en 2016, suivis de travaux de stabilité structurelle en 2017. Les escaliers, endommagés par des infiltrations d’eau, ont également été repris en 2018.

F.M. : Après avoir initié ces travaux urgents, quelle a été l’étape suivante ?

X.F. : Après avoir réalisé les travaux structurels, nous avons entrepris dès fin 2019 la restauration du clos et du couvert. Ces travaux consistaient en la révision de la couverture ainsi qu’en la reprise de toutes les façades et les huisseries. Pour mener à bien ce vaste programme, nous avons fait le choix de diviser les travaux en deux tranches successives : la première portant sur les façades Est et Ouest, comprenant par ailleurs la restauration de la statue équestre de Philibert de Laguiche qui orne la façade principale ; la seconde portant sur les façades Nord et Sud du bâtiment, lesquelles ont fait l’objet du Prix François Sommer en 2020.

F.M. : Quels sont les différents corps de métier qui sont intervenus sur cette restauration et combien d’artisans y ont travaillé ?

X.F. : Vingt-cinq artisans et six corps de métier sont intervenus tout au long de cette restauration. Parmi eux, huit spécialistes en charpente et couverture (entreprise Bourgeois) ; six maçons (entreprise Hory Marcais), six menuisiers (entreprise Rhetat Cardon), 2 ferronniers (Ferronnerie de l’abbaye) ; deux restaurateurs de pierre (entreprise Arcams) et un tailleur de pierre (Griot). L’intégralité des menuiseries a dû être démontée pour être restaurée en atelier. Lorsque l’état de conservation de certaines fenêtres était trop mauvais, elles ont été remplacées par des fenêtres recréées sur mesure. La porte au niveau du pignon Sud a également été créée à partir du modèle existant sur la façade principale. Nous remercions la Fondation Mérimée et la Fondation François Sommer d’avoir soutenu cette étape.

F.M. : Maintenant que les travaux des écuries sont terminés, quels sont vos projets pour investir cet espace ?

X.F. : Depuis le départ, notre objectif était double : préserver le bâtiment et l’ouvrir au public. Ainsi, depuis 2019, les écuries font partie du parcours de visite et accueillent par ailleurs divers événements. Nous avons par exemple une programmation culturelle prévue pour la saison 2022 avec des concerts, un tournoi et un village médiéval, ainsi qu’une interprétation de la célèbre pièce de théâtre « Cyrano de Bergerac » par les Lames sur Seine.

Écuries du château de Chaumont-Laguiche pendant les travaux © CDCL
Écuries du château de Chaumont-Laguiche après travaux de restauration © CDCL

Lancement du Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine 2021

Organisé par la Fondation Mérimée, Le Figaro Magazine et Propriétés Le Figaro, le Grand Trophée de la plus belle restauration devient cette année le Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine et prend une nouvelle dimension avec trois prix :

Le Grand Trophée des monuments – 100 000 €

Récompense un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un édifice (immeuble ou dépendances) protégé au titre des monuments historiques un important et exemplaire programme de restauration

Le Grand Trophée des jardins – 60 000 €

Récompense un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un parc ou d’un jardin un programme de restauration, de restitution ou de recréation exemplaire et de grande ampleur. Le parc ou jardin peut être protégé au titre des monuments historiques ou peut entourer un monument protégé.

Le Coup de cœur du jury – 40 000 €

Parmi les dossiers de candidature au Grand Trophée des monuments, le jury peut choisir de récompenser un des candidats en lui accordant son « Coup de cœur » parce qu’il juge remarquable la qualité, l’ambition et l’histoire du projet au sein du monument historique.

Consulter le règlement du prix ici.

Découvrez le site du Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine : ici.

Pour candidater au Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine 2021

Pièces du dossier à fournir :

• Le questionnaire de candidature* dûment complété (Format Word uniquement) >> Modèle à télécharger ici.

• Une présentation photographique* (en Format PowerPoint uniquement, pas de PDF) >> Modèle à télécharger ici.

• Les documents annexes (la liste exhaustive est à consulter dans le modèle de questionnaire précité).

Le dossier finalisé doit être envoyé avant le 23 août 2021 à minuit par WeTransfer à l’adresse :  communication@fondation-merimee.org

La porte de Champagne de Levroux, lauréate du Prix Dendrotech en 2020

L’année dernière, la Fondation Mérimée a remis le Prix Dendrotech à la commune de Levroux, située dans l’Indre, afin de dater les charpentes de la porte de Champagne, classée au titre des monuments historiques depuis 1944.Ce prix, consenti chaque année par Yannick Le Digol, gérant de la société Dendrotech, prend la forme d’un mécénat de compétences et permet d’offrir une expertise en dendrochronologie à un propriétaire de monument historique, privé ou public. L’étude de datation du bois, d’une valeur de 5 000 euros, contribue ainsi à parfaire la connaissance et l’histoire d’un édifice.

La charpente de la porte de Champagne de Levroux © Ville de Levroux

Situé à Levroux, à 20 km de Châteauroux, le monument est une porte fortifiée achevée en 1506, dernier vestige de l’architecture militaire de la ville. Ces fortifications, commanditées par Charles VII en 1436, avaient pour rôle de protéger les chanoines de Saint-Sylvain et les habitants de Levroux, terrorisés par les brigands et les routiers. La porte de Champagne, classée au titre des monuments historiques depuis 1944, se compose d’une baie en plein cintre et de deux tours cylindriques percées d’étroites meurtrières.

Le 12 janvier 2021, la société Dendrotech a effectué le prélèvement de vingt-quatre échantillons de bois provenant des charpentes de la porte de Champagne de Levroux
© Ville de Levroux.

La société Dendrotech, intervenue à Levroux le 12 janvier 2021, a prélevé vingt-quatre échantillons de bois provenant des charpentes, dont dix-neuf ont pu être datés. Les résultats obtenus révèlent que les chênes des charpentes de la courtine et des tours Est et Ouest ont été abattus durant l’automne-hiver 1611/12. Ils ont probablement été posés l’année suivante, en 1612, soit près de 200 ans après la construction de l’édifice.

Face à l’état sanitaire préoccupant de l’édifice, le Maire de Levroux et ses habitants, qui ont particulièrement à cœur de sauvegarder cet important vestige, sont très impliqués depuis 2018 pour que la porte soit enfin restaurée. Le programme de travaux comprend une intervention sur les maçonneries intérieure et extérieure de l’édifice ainsi que sur la couverture. Après ces travaux, il est prévu qu’un escalier soit aménagé pour permettre aux visiteurs d’accéder aux parties hautes de la tour et un théâtre de verdure sera également aménagé à proximité de la porte de Champagne. Le monument aura à terme vocation à accueillir les événements culturels de la commune.

L’étude en dendrochronologie révèle que les charpentes de la courtine et des tours Est et Ouest ont probablement été mises en œuvre dans l’année 1612 © Ville de Levroux.
En mars dernier, Yannick Le Digol (à droite sur la photographie), gérant de la société Dendrotech, était à Levroux pour la restitution des résultats de l’étude © Ville de Levroux.