Portrait de Rémi Fromont, ACMH et bénéficiaire d’une bourse d’études

En 2013, la Fondation avait accordé une bourse d’études (4 000 euros) à Rémi Fromont pour son travail de recherche sur les charpentes de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Aujourd’hui architecte en chef des monuments historiques (ACMH), Rémi Fromont participe au chantier de reconstruction de la cathédrale, incendiée le 15 avril 2019. Il œuvre sur ces travaux aux côtés de Philippe Villeneuve, architecte en chef de la cathédrale depuis 2013.

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir le portrait de ce jeune architecte engagé dans un chantier hors du commun.

Rémi Fromont sur le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
©A.C-R.

Un parcours

Pour Rémi Fromont, c’est une rencontre avec un architecte en chef des monuments historiques qui est à l’origine de sa passion pour l’architecture : « la forte impression que m’a laissée cette discussion a allumé une flamme, déclenché un intérêt, une passion, qui ne m’ont jamais quitté », admet-il plusieurs années plus tard.

Après avoir obtenu son baccalauréat, il intègre l’École d’Architecture de Paris-Belleville, d’où il sort diplômé en 2003. Après avoir travaillé au sein de plusieurs agences d’architecture, il crée sa propre agence en 2008, Ta Zoa Trekhei, devenue aujourd’hui Covalence Architectes.

Plusieurs années plus tard, il obtient le diplôme spécialisation et approfondissement (DSA) Architecture et patrimoine de l’École de Chaillot (promotion 2012-2014).

Un travail de recherche

En 2013, lorsque Rémi Fromont candidate à notre bourse d’études Recherche, il est à mi-parcours de sa formation à l’École de Chaillot. Dans sa lettre de motivation, il nous confiait que c’est au cours d’une visite de la cathédrale Notre-Dame, organisée par ses professeurs [Benjamin Mouton, ACMH ; Pierre Bortolussi, ACMH et Frédéric Martorello, architecte du Patrimoine, NDLR] qu’il apprend avec surprise que « les splendides charpentes de la cathédrale restent mal connues : on ne connaît pas avec précision les assemblages, les marquages, les réparations, ni leur état sanitaire actuel ».

C’est là que Rémi Fromont fait part à M. Mouton, alors architecte en chef de Notre-Dame, de son souhait d’effectuer des relevés et des études complémentaires sur la cathédrale.Ce dernier manifeste alors un « très vif intérêt pour le projet, mais aussi pour la contribution à la connaissance et à la conservation de la cathédrale que celui-ci représente », rapporte le jeune architecte.

Une bourse d’études

Le projet de Rémi Fromont consistait précisément à réaliser un relevé exhaustif des charpentes de la nef et du chœur de la cathédrale afin de repérer les marques d’assemblages, les réparations, les déformations et les éventuelles pathologies des pièces de bois. Ce travail devait permettre in fine de dresser un bilan sanitaire de la forêt de la cathédrale.

Le défi était de taille, car l’ouvrage est impressionnant : 100 mètres de longueur, une portée de 13 mètres pour 10 mètres de haut, sans oublier l’inclinaison à 55° de la pente du toit. L’enjeu était aussi de fédérer un grand nombre de compétences éparses, tirées des études archéologiques, historiques et dendrochronologiques et d’y ajouter le savoir-faire des Compagnons, grâce à Marcel Leport, qui a notamment rédigé la partie historique de l’Encyclopédie des Métiers sur la Charpente. L’analyse spatiale et constructive de la charpente devait être réalisée par Rémi Fromont lui-même.

Après avoir été sélectionné sur dossier et auditionné par un jury d’experts, la Fondation pour les Monuments Historiques lui a attribué en 2013 une bourse d’études de 4 000 euros pour l’accompagner dans ce projet d’envergure.

Dans sa lettre de motivation, un paragraphe sonne aujourd’hui comme une prophétie : « l’obtention de cette bourse me permettrait (…) de mener à bien un projet de recherche portant sur une œuvre universelle. L’étude des charpentes de la cathédrale Notre-Dame de Paris présente un réel intérêt scientifique et patrimonial. Les fonds de cette bourse serviront donc bien plus que mon seul intérêt personnel. »

Il y a sept ans, Rémi Fromont ne croyait pas si bien dire. Un an tout juste après l’incendie qui a ravagé une partie de la charpente, de la couverture et des voûtes de Notre-Dame, force est de constater qu’il avait vu juste.

« L’obtention de cette bourse me permettrait (…) de mener à bien un projet de recherche portant sur une œuvre universelle. L’étude des charpentes de la cathédrale Notre-Dame de Paris présente un réel intérêt scientifique et patrimonial. Les fonds de cette bourse serviront donc bien plus que mon seul intérêt personnel. »

Rémi Fromont en 2013


Un chantier hors-norme

Suite à l’incendie accidentel de la cathédrale Notre-Dame, survenu le 15 avril 2019, l’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, le 30 juillet de la même année, une loi créant un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministre de la culture, chargé d’assurer la conduite et la réalisation des études et des opérations de conservation et de restauration de la cathédrale. Rémi Fromont ayant achevé en 2014 son travail de recherche sur la charpente, il était tout naturel de faire appel à lui pour mener ce chantier.

Aujourd’hui, bras-droit de Philippe Villeneuve et désigné par ce dernier comme son « successeur », Rémi Fromont coordonne les travaux et l’équipe des sauveteurs de Notre-Dame. Les premiers mois qui ont suivi la catastrophe, l’enjeu a été de sécuriser et de consolider l’édifice afin de prévenir tout risque d’effondrement.

Dans le reportage Sauver Notre-Dame, diffusé le 14 avril sur la chaîne de télévision France 2, il nous est permis de pénétrer dans les coulisses de cet incroyable chantier. On y découvre de nombreux artisans travaillant sans relâche, souvent au péril de leur vie, pour consolider les arcs-boutants, dégager les voûtes, mettre à l’abri la statuaire… On y voit aussi Rémi Fromont se former auprès des cordistes pour pouvoir prendre de la hauteur et inspecter la forêt de plus près. L’architecte arrive aujourd’hui à identifier la majeure partie des morceaux de charpente qui ont pu être sauvés après l’incendie. « Je me restitue mentalement où c’était », reconnaît-il.

Avec les connaissances acquises grâce au travail de recherche entrepris par Rémi Fromont, il est aujourd’hui possible de restituer fidèlement la charpente de Notre-Dame. Dans le reportage, il confie avec humilité qu’il faut « transmettre tout ce qu’on a pu savoir, tout ce qu’on a pu voir, avant que, nous-mêmes, nous oublions ou bien que, nous-mêmes, nous disparaissions. L’idée, c’est de s’effacer ».

S’effacer devant l’œuvre à restaurer pour la transmettre aux générations suivantes, telle est la volonté de Rémi Fromont face à Notre-Dame.

Pour en savoir plus sur le chantier  : www.notre-dame-de-paris.culture.gouv.fr/fr

Prix 2020 : lancement de la 2ème session de candidatures

La Fondation pour les Monuments Historiques lance, ce mercredi 15 avril, la 2ème session de candidatures pour ses prix et soutiens 2020.


Les propriétaires de monuments et jardins historiques, publics et privés, peuvent dès à présent concourir au Prix Sotheby’s et au Prix Dendrotech.


Les appels à candidatures pour les bourses d’études en Métiers d’art et en Recherche sont également ouverts.

Prix Sotheby’s 2020

Montant : 20 000 €

Tous les deux ans, Sotheby’s France encourage la restauration d’un décor intérieur de qualité situé dans un monument historique (fresques, boiseries peintes, moulures, papiers peints, etc).

Consulter le règlement du prix ici.

Pour candidater au Prix Sotheby’s 2020

Pièces du dossier à fournir :

  • Le questionnaire de candidature* dûment complété (Format Word uniquement) >> Modèle à télécharger ici.
  • Une présentation photographique* (en Format PowerPoint uniquement, pas de PDF) >> Modèle à télécharger ici.
  • Les documents annexes (la liste exhaustive est à consulter dans le modèle de questionnaire précité).

Le dossier finalisé doit être envoyé avant le 15 juin 2020 par WeTransfer à l’adresse : communication@fondationmh.fr

Prix Dendrotech 2020

Valeur du mécénat de compétence : 5 000 €

La société Dendrotech offre une analyse dendrochronologique d’une valeur de 5000 € permettant la datation d’un élément en bois situé dans un monument ou un jardin historique (charpente ou éléments structurels en bois, huisseries, arbre remarquable, etc). 

Consulter le règlement du prix ici.

Pour candidater au Prix Dendrotech 2020

Pièces du dossier à fournir :

  • Le questionnaire de candidature* dûment complété (Format Word uniquement) >> Modèle à télécharger ici.
  • Une présentation photographique* (en Format PowerPoint uniquement, pas de PDF) >> Modèle à télécharger ici.
  • Les documents annexes (la liste exhaustive est à consulter dans le modèle de questionnaire précité).

Le dossier finalisé doit être envoyé avant le 15 juin 2020 par WeTransfer à l’adresse : communication@fondationmh.fr

Bourse d’études Métiers d’art de la restauration 2020-2021

avec le soutien du Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat

Cette bourse d’études a vocation à soutenir l’émergence de jeunes talents dans une grande variété de métiers de l’art et de spécialités de restauration (sculpture, peinture, dorure, taille de pierre, ébénisterie, ferronnerie…).

En plus de l’aide financière permettant à l’étudiant de poursuivre sereinement ses études et de faciliter la réalisation de son projet de restauration de fin de mastère, la bourse d’études favorise l’insertion professionnelle du futur diplômé en lui permettant de s’équiper en matériels et outils.

Consulter le règlement de la bourse ici.

Pour candidature à la bourse d’études Métiers d’art de la restauration 2020-2021

Pièces du dossier à fournir :

  • Le questionnaire de candidature* dûment complété (Format Word uniquement) >> Modèle à télécharger ici.
  • Une présentation photographique* (en Format PowerPoint uniquement, pas de PDF) >> Modèle à télécharger ici.
  • Les documents annexes (la liste exhaustive est à consulter dans le modèle de questionnaire précité).

Le dossier finalisé doit être envoyé avant le 15 août 2020 par WeTransfer à l’adresse : communication@fondationmh.fr

Bourse d’études Recherche 2020-2021

avec le soutien de la Compagnie des Architectes en Chef des Monuments Historiques

Cette bourse d’études a vocation à accompagner des doctorants dont le sujet de recherche peut aborder aussi bien l’histoire de l’architecture que les techniques de construction et de conservation des monuments historiques, ou encore la théorie, les principes fondateurs et les doctrines rattachées à la restauration du patrimoine, en France ou en comparaison avec l’étranger.

Au-delà du soutien financier apporté pour faciliter le travail du doctorant pendant la période de recherche et de rédaction de sa thèse, la bourse vise aussi à favoriser la diffusion des travaux de recherche une fois la thèse soutenue.

Consulter le règlement de la bourse ici.

Pour candidater à la bourse d’études Recherche 2020-2021

Pièces du dossier à fournir :

  • Le questionnaire de candidature* dûment complété (Format Word uniquement) >> Modèle à télécharger ici.
  • Une présentation photographique* (en Format PowerPoint uniquement, pas de PDF) >> Modèle à télécharger ici.
  • Les documents annexes (la liste exhaustive est à consulter dans le modèle de questionnaire précité).

Le dossier finalisé doit être envoyé avant le 15 août 2020 par WeTransfer à l’adresse : communication@fondationmh.fr

Modification du calendrier 2020

L’Aide à projets Accessibilité, le Grand Trophée des monuments historiques et le Prix du Jeune Repreneur – pour lesquels les appels à candidatures devaient initialement être lancés ce 15 avril – sont reportés à une date ultérieure.

Cette décision de report est motivée par le contexte incertain, lié à l’épidémie que nous traversons actuellement et à l’impact que celle-ci pourrait avoir sur la collecte annuelle de la Fondation pour les Monuments Historiques.

En effet, ne bénéficiant d’aucune subvention publique, une baisse importante des dons des particuliers cette année pourrait remettre en cause la capacité de la Fondation pour les Monuments Historiques à financer la totalité de ses prix et soutiens.

Nous vous remercions de votre compréhension et nous vous tiendrons informés dès que possible au sujet de ces trois prix. 

Information spéciale Covid-19

Les membres du conseil d’administration et les salariés de la Fondation pour les Monuments Historiques ont pris leurs mesures de confinement mais restent fidèles à leur poste.

Compte tenu de la situation actuelle et afin de respecter les mesures de restriction des déplacements prises par le gouvernement, nous vous informons que le siège de la Fondation pour les Monuments Historiques restera fermé jusqu’à nouvel ordre. Depuis le mardi 17 mars, le standard téléphonique ne peut donc plus être assuré. Nous vous remercions de votre compréhension.

Sachez que l’équipe de la Fondation demeure néanmoins active et mobilisée à distance. Vous pouvez nous contacter sur nos réseaux sociaux ou en envoyant un mail à contact@fondationmh.fr ⬅

Les appels à candidatures lancés dans le cadre de notre première session de prix – regroupant l’Aide à projets Restauration, le Prix French Heritage Society, le Prix François Sommer et le Prix Décors Sculptés – ont bien été clôturés le 15 mars à minuit. Nous informons tous les candidats que leurs dossiers seront bien traités mais que, eu égard à l’interdiction des regroupements, l’ensemble de nos réunions de jury est reporté.

Notre calendrier 2020, pour l’étude des dossiers et l’annonce des résultats, sera certainement affecté mais aucunement remis en cause. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés. 

Comme vous êtes nombreux à rester chez vous en ces temps difficiles et comme nous croyons avec ferveur que la culture, le patrimoine et le partage peuvent adoucir les périodes troubles, nous continuerons d’animer nos réseaux sociaux comme à notre habitude.

L’équipe de la Fondation pour les Monuments Historiques

Entretien avec Lou Challut, restauratrice

En 2016, la Fondation pour les Monuments Historiques a attribué une bourse d’études (2 000 €) à Lou Challut, alors élève à l’Ecole d’Avignon en formation de « Peintres en décor du patrimoine ». Ce soutien lui a permis de terminer sereinement ses études mais aussi de s’équiper en vue de son insertion professionnelle. Trois années après l’attribution de cette bourse, la jeune restauratrice a de quoi être fière de son parcours. Témoignage.

La Fondation pour les Monuments Historiques (FMH) : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre formation à l’école d’Avignon ?

Lou Challut (L. C.) : Mon intérêt pour l’art s’est développé au lycée, où j’ai eu la chance de suivre une option histoire de l’art pendant 3 ans. J’ai par la suite intégré une Mise à Niveau en Arts Appliqués (MNAA), à Lyon, puis j’ai poursuivi par un Deug d’histoire de l’art avant de m’inscrire en licence professionnelle « Conservation du patrimoine bâti ».

En parallèle de mes études, j’ai effectué des stages sur des chantiers de restauration du patrimoine. Les Ateliers de Chanteloube, au Puy-en-Velay, m’ont initié à la chaux et à ses diverses utilisations : mortier, enduit, badigeon, décor, fresque… Les chantiers bénévoles initiés par l’association Rempart m’ont permis de découvrir les métiers de restaurateur dans plusieurs disciplines : peinture murale, de sculpture en bois, de pierre, etc.

Après l’obtention de ma licence, j’ai réalisé un service civique de 6 mois dans une association de sauvegarde du patrimoine rural bâti en Provence. Ce travail davantage « administratif » ne me convenant pas, j’ai compris que j’étais faite pour le terrain et donc pour travailler sur des chantiers. J’ai alors cherché une formation qui me permettrait de travailler en alternance tout en continuant à me former aux métiers de restauration du patrimoine. J’ai pu intégrer le Conservatoire de la Chanterie, à Montferrand, pour me former et j’ai été embauchée en contrat de professionnalisation pour une durée de 18 mois par l’entreprise Tollis, basée sur Paris.

Après cette expérience professionnelle, j’ai décidé de me former à la peinture décorative afin d’améliorer mes compétences. Je souhaitais également apprendre les techniques et recettes traditionnelles du décor peint et l’Ecole d’Avignon*, qui privilégie les matériaux naturels et l’apprentissage des techniques ancestrales pour former les étudiants, m’apparaissait être la formation idéale pour cela. J’ai eu une chance exceptionnelle, cette école me fascinait depuis mes 18 ans ! Les formateurs étant de grands professionnels, nous avons été initié aux techniques du décor en suivant une méthode rigoureuse ; trompe l’œil, fresque, grotesque, fausses-matières, etc. L’Ecole d’Avignon a fait grandir ma passion pour ce métier.

* L’Ecole d’Avignon, Centre de Ressources sur le bâti ancien, est une association créée en 1983 à l’initiative du Ministère de la Culture et des représentants des métiers. Installée dans l’Hôtel du Roi René, à Avignon, elle a permis de réutiliser ce monument et de programmer sa restauration complète. Ce bâtiment-école est par essence un lieu d’analyse et de réflexion propice à la formation d’étudiants en métiers d’art de la restauration. Pour en savoir plus : www.ecole-avignon.com

La FMH : Quels ont été les bénéfices de l’attribution de votre bourse d’étude ?

L.C. : Grâce à la Fondation pour les Monuments Historiques, j’ai eu la chance d’obtenir une bourse d’études qui m’a permis de m’équiper pour l’école. La liste des fournitures, qui comprend des pinceaux très spécifiques, des brosses, des éponges, du matériel à dessin, etc., était très coûteuse. Aujourd’hui encore, l’ensemble de ces outils me sert au quotidien dans mon travail.

« Grâce à la Fondation pour les Monuments Historiques, j’ai eu la chance d’obtenir une bourse d’études qui m’a permis de m’équiper pour l’école. La liste des fournitures, qui comprend des pinceaux très spécifiques, des brosses, des éponges, du matériel à dessin, etc., était très coûteuse. Aujourd’hui encore, l’ensemble de ces outils me sert au quotidien dans mon travail. »

La FMH : Aujourd’hui, vous êtes à votre compte. Pouvez-vous nous expliquer ce choix et quel a été votre cheminement ?

L. C. : J’ai souhaité me mettre à mon compte assez rapidement après ma sortie d’école car je voulais travailler à la fois dans la restauration du patrimoine et en création de décor. Intégrer des ateliers de restauration en tant que peintre en décor est possible, mais créer des décors dans une entreprise est plus rare, d’où le choix de ce statut. L’indépendance et la liberté de gérer son entreprise m’attiraient également.

La FMH : Quel est votre quotidien en tant que restauratrice de décors ?

L. C. : Je travaille de deux manières différentes. Tout d’abord, à l’échelle locale, des particuliers et des entreprises me sollicitent pour créer des décors peints ou réaliser de fausses matières. Par ailleurs, je suis aussi amenée à me déplacer lorsque des entreprises de restauration m’appellent sur des chantiers pour des églises, des châteaux, etc. Pour moi, il y a un équilibre à trouver entre les projets personnels et le travail en entreprise car je trouve que l’un nourrit l’autre. Le fait de travailler en déplacement est agréable si cela n’est pas permanent et c’est pourquoi il est important que je développe aussi mon activité localement.

Lancement des prix 2020 !

La 12ème édition des prix et soutiens de la Fondation pour les Monuments Historiques est officiellement lancée !

Les propriétaires de monuments et jardins historiques, publics et privés, ont jusqu’au 15 mars pour postuler aux 4 prix suivants :

  • l’aide à projets Restauration
  • le Prix French Heritage Society
  • le Prix François Sommer pour la Chasse et la Nature
  • le Prix Décors Sculptés Parcs et Jardins

Date limite pour candidater : le 15 mars 2020 à minuit.

Plus d’informations sur : www.candidatures-fondationmh.fr.

Le Palmarès 2019

En 2019, grâce à la générosité de ses donateurs et mécènes, la Fondation pour les Monuments Historiques a accompagné des projets de qualité. Ce sont 13 porteurs de projets qui ont bénéficié d’un soutien pour des travaux de restauration ou de mise en accessibilité au sein de leur monument et 4 étudiants en métiers d’art de la restauration qui se sont vu remettre une bourse d’études. Tour d’horizon des bénéficiaires de l’année 2019.

L’abbaye de la Clarté-Dieu, lauréat du Grand Trophée de la plus belle restauration

Fondée en 1239 au cœur de la Touraine, l’abbaye de la Clarté-Dieu est placée dans la filiation directe de Cîteaux, dont elle est la 25ème et dernière fille. Après de longues années de prospérité, elle est une première fois pillée et incendiée lors de la guerre de Cent Ans (1364), puis la Révolution Française provoque sa ruine définitive. Déclarée bien national en 1791, l’abbaye finie par être vendue et démantelée en grande partie. Les bâtiments subsistants servent un temps à une exploitation agricole avant d’être laissés à l’abandon. Au début des années 2000, l’abbaye cistercienne se trouve dans un état de désolation avancé, envahie par la végétation et ouverte aux quatre vents. Depuis bientôt deux décennies, Patrick et Julita Moussette sont investis corps et âmes dans la restauration du monument. L’ensemble abbatial est classé au titre des monuments historiques depuis 2011.

En 2019, la Fondation pour les Monuments Historiques a voulu récompenser leurs efforts en leur attribuant le Grand Trophée de la plus belle restauration (30 000 €).

Le château de la Ferté-Imbault, lauréat du Prix François Sommer

Située dans le Loir-et-Cher (41), la Ferté-Imbault est un château Renaissance construit autour d’un grand parc agrémenté d’un canal. Partiellement détruit lors des Guerres de Religion, le château est reconstruit et agrandi au début du XVIIème siècle par Jacques d’Estampes, marquis de La Ferté-lmbault et maréchal de France.

La Fondation pour les Monuments Historiques, avec le soutien de la Fondation François Sommer, lui a attribué un prix de 20 000 € pour la restauration intérieure de ses écuries et de sa sellerie, avec notamment la reprise des boiseries et des poutres du plafond, ainsi que la restauration des boxes en bois avec travail de ferronnerie.

En redonnant aux écuries leur fonction initiale, le château de la Ferté-Imbault, situé aux environs de Lamotte-Beuvron, pourra accueillir les nombreux visiteurs des concours équestres et également permettre de loger leurs montures.

La poterie du château de la Montagne, lauréat du prix French Heritage Society

En plein cœur du parc naturel du Morvan, cette ancienne poterie industrielle fait partie intégrante du hameau du château de La Montagne (25 hectares). Fondée en 1847, la poterie a fonctionné jusqu’en 1926 et fabriquait des faïences à la manière de Bernard Palissy, toujours admirées et collectionnées aujourd’hui. Faute de moyens, ce bâtiment unique en Europe se trouve aujourd’hui en situation de péril.

La Fondation pour les Monuments Historiques, avec le soutien French Heritage Society, lui a attribué un prix de 20 000 $ destiné à réaliser les travaux urgents, tels que le débroussaillage du site, les travaux de sécurisation des structures, des charpentes et de la couverture.

Alexandre Beauné, bénéficiaire d’une bourse d’études en Métiers d’art de la restauration

Alexandre Beauné est étudiant en dernière année du master « Restaurateur du Patrimoine » à l’Institut National du Patrimoine, avec pour spécialité la sculpture. Il a souhaité consacrer son projet d’étude final à la restauration d’un cercueil thébain daté du VIIème siècle avant J.-C., œuvre conservée au musée Jacquemart André.

La Fondation pour les Monuments Historiques, avec le soutien du Crédit Agricole Mécénat d’Ile-de-France Mécénat, lui a attribué une bourse d’étude de 5 000 € pour accomplir ce projet de restauration grâce à une technologie de modélisation 3D de pointe, lui permettant de limiter la manipulation du cercueil et les risques qui y sont liés.

Télécharger le Palmarès 2019 complet : ici.

Entretien avec Nelly Koenig, bénéficiaire d’une bourse d’études de la Fondation

En 2017, la Fondation pour les Monuments Historiques a attribué une bourse d’études à Nelly Koenig, alors élève en master Restauration du patrimoine à l’Institut national du patrimoine (INP), spécialité mobilier. Grâce au mécénat du Crédit Agricole d’Île-de-France Mécénat, elle a reçu 6 000€ afin de restaurer trois œuvres sculptées provenant de la cathédrale Saint-Etiennne de Toulouse (conservées au Louvre) et de mener à bien son projet de mémoire de recherches scientifiques sur les revêtements de surface. Deux années après l’attribution de cette bourse, le chemin parcouru par la jeune restauratrice est édifiant. Témoignage.

La Fondation pour les Monuments Historiques (FMH) : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre formation à l’INP ?

Nelly Koenig (N.K.) : Issue d’une famille de facteurs d’orgues alsaciens (NDLR : artisan spécialisé dans la fabrication et l’entretien d’orgues), mon projet initial était de devenir conservatrice du patrimoine. J’ai donc d’abord suivi la formation de l’Ecole nationale des chartes. Cependant, le contact avec la matière me manquait et, à l’issue de ma thèse, j’ai décidé de m’orienter vers la restauration. Pour cela, j’ai effectué plusieurs stages d’artisanat, d’abord au sein de l’entreprise familiale puis chez un doreur et un marqueteur d’art. Grâce à la formation en histoire de l’art que j’ai suivi à l’École des chartes et à mes premières expériences en atelier, j’ai obtenu le concours d’entrée de l’Institut national du patrimoine, où j’ai suivi une formation de cinq ans spécialisée dans la restauration de mobilier.

Cette formation comprend deux périodes de stage, que j’ai effectuées respectivement au centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et au centre de restauration des châteaux de Bavière. Ces stages ont été l’occasion de travailler sur du mobilier Renaissance et de découvrir les problématiques de restauration des vernis du mobilier. La dernière année de formation est consacrée à un travail d’étude et de restauration portant sur une œuvre de notre choix, issue des collections publiques. J’ai choisi pour mon mémoire un ensemble de trois stalles provenant initialement de la cathédrale de Toulouse et aujourd’hui exposées au musée du Louvre. Durant cette année de recherche, j’ai travaillé à adapter une technique de nettoyage issue de l’industrie, le nettoyage cryogénique, au retrait des cires modernes se trouvant sur les stalles.

La FMH : Quels ont été les bénéfices de l’attribution de votre bourse d’études ?

N. K. : La bourse d’étude m’a d’abord permis de mener à bien le projet de recherche de mon mémoire de fin d’études. Celui-ci nécessitait de travailler en partie en Suisse, avec l’entreprise partenaire Zeintra-Polarjet et l’école de restauration de Neuchâtel, et d’effectuer les achats de matériel nécessaires au nettoyage cryogénique, comme une bouteille de dioxyde de carbone. Assurée de ne pas être contrainte par des questions matérielles, j’ai pu mettre en place un protocole de test de nettoyage cryogénique sur les œuvres d’art et l’appliquer avec succès lors de la restauration des stalles.

La bourse m’a aussi permis de rejoindre un atelier partagé après mon diplôme. Le loyer d’un atelier représente une charge importante en début d’activité, mais cela se révèle un choix payant puisqu’il est possible d’accepter davantage de travaux lorsqu’on dispose d’un espace.

Enfin, grâce à la bourse, j’ai pu m’équiper en matériel d’analyse pour étudier les vernis de mobilier, ce qui constitue aujourd’hui une partie importante des prestations que je propose à mes clients.

« Grâce à la bourse, j’ai pu m’équiper en matériel d’analyse pour étudier les vernis de mobilier, ce qui constitue aujourd’hui une partie importante des prestations que je propose à mes clients. »

La FMH : Pouvez-vous nous parler de la création de votre atelier et de vos activités ?

N. K. : Je me suis associée avec une collègue, Marine Prevet, diplômée de l’Institut national du patrimoine une année avant moi et, elle aussi, bénéficiaire d’une bourse de la Fondation pour les Monuments Historiques. Nous avons créé l’atelier KoPal après avoir auparavant travaillé ensemble à plusieurs reprises, sur des chantiers-école ou des restaurations pour des particuliers. Nos parcours sont très différents – Marine ayant été formée à l’ébénisterie au sein des Compagnons du Devoir et travaillant depuis l’âge de 18 ans – et nous rendent très complémentaires. Travailler à deux est un véritable atout puisque nous nous poussons mutuellement à chercher des solutions innovantes et à mettre à jour nos connaissances, via la formation continue et les colloques.

Actuellement, nous avons rejoint un atelier partagé avec d’autres restaurateurs de mobilier et de laque, dans le XIe arrondissement de Paris. Nos activités sont assez variées puisque nous pouvons intervenir sur du mobilier très classique comme sur tout objet comprenant du bois, en nous associant avec des collègues spécialisés dans d’autres matériaux si nécessaire. Nous avons ainsi travaillé sur des maquettes, des objets agricoles et même sur des avions anciens avec des structures en bambou ! Nous avons à cœur dans nos restaurations de proposer des solutions respectueuses des matériaux anciens, par exemple en préférant le bois à la résine pour les comblements, quitte à innover sur la mise en œuvre, en ne s’interdisant pas d’utiliser des machines à commande numérique pour le façonnage de moulures ou les découpeuses laser pour la découpe de pièces de marqueterie. Nous avons également ajouté à nos compétences un volet d’étude et d’analyse des vernis de mobilier. Sans égaler la précision des analyses de laboratoires, nous avons mis au point un protocole d’étude nous permettant d’observer les vernis à échelle microscopique et de réaliser en atelier des tests de caractérisation, permettant par exemple d’identifier certains composés comme la colophane, les huiles, les cires, etc.

La FMH : Avez-vous un exemple d’une restauration qui vous a particulièrement marquée ?

N. K. : Nous venons tout juste de terminer la restauration d’un ensemble de mobilier du début du XIXe siècle comprenant un canapé, une console, une chaise et un fauteuil, ayant appartenu au comte de Boigne. Cet ensemble va être exposé au musée savoisien de Chambéry lorsque celui-ci rouvrira après travaux en 2020. Cette restauration était marquante pour moi car il s’agissait d’un travail complet nécessitant de coordonner une équipe de plusieurs restaurateurs de différentes spécialités – mobilier, textile, sculpture, dorure et tapisserie.  Elle s’est également révélée passionnante car elle incluait une partie d’étude du mobilier pour essayer d’en déterminer la provenance. Ceci m’a amenée à étudier des styles de mobilier moins connus que le mobilier français, comme le mobilier italien, anglais ou russe. Enfin, l’avant / après est plutôt spectaculaire !

Pour en savoir plus sur Nelly Koening et l’atelier KoPal : http://atelierkopal.fr/

La Fondation pour les Monuments Historiques se mobilise pour la sauvegarde du patrimoine religieux

Notre-Dame de Paris : les travaux de reconstruction commenceront en 2020

Depuis l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, le 15 avril 2019, les travaux de mise en sécurité et les premières étapes de consolidation de l’édifice ont bien été lancés : mise hors d’eau de l’édifice à l’aide d’une bâche ; dépose des vitraux et descente des dernières statues pour permettre leur restauration en atelier ; pose de cintres en bois pour renforcer les arcs-boutants ; installation d’un échafaudage en bois pour soutenir les pignons Nord et Ouest de la cathédrale. Si le chantier a dû être interrompu entre le 25 juillet et le 19 août en raison des risques de contamination au plomb, un dispositif strict a été mis en place sur le chantier, incluant le passage par des douches et le port de tenues jetables. L’échafaudage édifié autour de la flèche, soudé par le feu lors de l’incendie, devrait à présent être démonté. Toutefois, les travaux de reconstruction proprement dits ne débuteront pas avant le premier semestre 2020.

Bien que le projet de loi pour la restauration de la cathédrale a définitivement été adopté par le Parlement mi-juillet, certaines questions demeurent sans réponses et de nombreux parlementaires sont inquiets du « geste architectural contemporain » évoqué par le Président de la République à propos de la future flèche. Beaucoup plaident pour « une reconstruction à l’identique » ou fidèle à son « dernier état visuel connu ». Un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministre de la Culture, a été chargé d’assurer la conduite et la coordination des études et des travaux avec l’aide d’un Conseil scientifique.

Lancement d’une collecte en faveur du patrimoine religieux

L’incendie de la cathédrale Notre-Dame a mis en évidence, une fois encore, la vulnérabilité de nos monuments historiques et les menaces qui pèsent sur eux. Particulièrement touché par le manque de ressources conduisant à un déficit – voire une abstinence totale – d’entretien, le patrimoine religieux figure aujourd’hui parmi les plus sensibles. Aussi, la Fondation pour les Monuments Historiques a souhaité se mobiliser en lançant une collecte spécifiquement dédiée aux églises, chapelles, abbayes, prieurés, etc. Ainsi, en 2020, un appel à projets* sera lancé et un jury d’experts et de professionnels sera chargé de sélectionner un ou plusieurs édifices religieux, privés ou publics, pour soutenir des travaux urgents.

Par ailleurs, la Fondation pour les Monuments Historiques étant intrinsèquement liée à la Demeure Historique – qui a été à l’initiative de sa création en 2008 -, cette dernière a invité ses adhérents à exprimer leur solidarité en reversant tout ou partie des recettes d’ouverture au public de leur monument à l’occasion de la journée du 15 août. Les fonds reçus seront ajoutés à cette collecte spécifique**.

Après dix années d’existence, la Fondation pour les Monuments Historiques a déjà soutenu les projets de restauration et de valorisation de 21 édifices religieux, représentant près de 200 000 € investis.

Pour faire un don pour le patrimoine religieux : cliquez ici.

* Sélection en 2020 dans le cadre de notre appel à projets annuel « Restauration ».

** Collecte ouverte jusqu’au 15 octobre 2019.

Nos lauréats sélectionnés au Loto du patrimoine


© FDJ

En septembre 2017, le Président de la République a confié une mission à Stéphane Bern : identifier les monuments français en péril et rechercher des solutions innovantes pour financer les travaux urgents. C’est ainsi que le Loto du patrimoine a vu le jour en 2018 en partenariat avec la Française des Jeux (FDJ). Pour l’an 2 du Loto du patrimoine, ce dernier a été reconduit avec pour objectif de reverser entre 25 et 30 M € à 121 sites en péril (contre 21 M€ à 269 projets en 2018).


Cette année, la FDJ a choisi la date symbolique du 14 juillet pour le tirage de son « Super Loto Mission Patrimoine » et, depuis le 2 septembre, deux nouveaux tickets à gratter sont commercialisés : le premier est vendu 15 € et le second 3 €, soit respectivement 1,52 € et 0,50 € reversés au patrimoine.

Le cru 2019

Pour cette seconde édition, 3 500 sites ont été signalés mais seuls 121 projets ont finalement été sélectionnés (ils étaient 269 lors de la première édition des jeux). La sélection comprend un site par département / collectivité d’outre-mer et un monument par région, dit « emblématique ». Les DRAC et certains partenaires – comme l’association La Demeure Historique – ont pu prendre part au processus de sélection. En 2019, le nombre d’édifices protégés au titre des monuments historiques figurant sur la liste est inférieur avec 57 % de monuments classés ou inscrits, contre 73 % en 2018. Par ailleurs, cinq monuments avaient déjà été identifiés par le passé par notre Fondation qui leur avait accordé des aides financières (cf. liste ci-après). Le cru 2019 fait preuve d’une belle diversité avec 34 % de monuments religieux, 16 % d’habitations, 13 % de châteaux, 12 % de bâtiments industriels, 2 % de parcs et jardins et 24 % d’autres typologies (bâtiments agricoles, archéologiques, maritimes, militaire, etc.).

Et l’accessibilité ?

La Fondation pour les Monuments Historiques propose qu’1% des fonds reversés grâce au Loto du patrimoine soit affecté annuellement au financement de travaux de mise en accessibilité de monuments et jardins historiques, de façon à renforcer le lien entre le patrimoine et ses publics. Il s’agirait d’encourager les travaux d’aménagement, d’achats d’équipements ou de supports pédagogiques ayant pour objectif de faciliter la visite aux personnes en situation de handicap (moteur, visuel, auditif ou intellectuel). Forte de son expérience en la matière depuis sa création, en 2008, la Fondation pour les Monuments Historiques pourrait légitimement piloter ce dispositif en identifiant les projets.

Des monuments identifiés et aidés par notre Fondation

Parmi les 121 sites sélectionnés, 5 ont bénéficié du soutien de la Fondation pour les Monuments Historiques :

En 2009, la Fondation pour les Monuments Historiques a attribué une aide de 15 000 € pour la restitution de l’acrotère et la rénovation du dernier étage des façades sud et ouest de la villa Casamaures. Dominant l’Isère et offrant un point de vue unique sur les montagnes du Vercors, la Casamaures est un palais de style néo-mauresque, entièrement en ciment moulé, édifié entre 1855 et 1867 par Joseph Julien Cochard. Ce palais, avec ses arabesques et ses colonnades rehaussées de bleu outremer, témoigne de l’engouement européen pour l’orientalisme au milieu du XIXe siècle et du savoir-faire des artisans mouleurs grenoblois.

Depuis 2015, la Fondation pour les Monuments Historiques a déjà remis trois prix aux propriétaires-gestionnaires du château de Caumont, dont le prix du Jeune Repreneur (15 000 €), grâce au mécénat de Patrice Besse et Dominique de la Fouchardière. En 2018, elle lui a également décerné le prix Sotheby’s (10 000 €) pour la restauration des peintures néogothiques du Salon Troubadour, ainsi que le prix French Heritage Society (15 000 $) pour la reprise structurelle de la galerie Renaissance du château.

Nichée au cœur d’un cirque grandiose, l’abbaye de Baume-les-Messieurs est un riche témoignage de l’architecture bénédictine de Franche-Comté. En 2013, la Fondation pour les Monuments Historiques a apporté son soutien à la municipalité de Baume-les-Messieurs pour la restauration du clocher de l’église abbatiale (5 000 €).

Construit entre 1246 et 1264 au sommet d’une étroite barre granitique, le château fort du Haut-Andlau présente un majestueux corps de logis flanqué de deux tours. Classée en 1926, la forteresse a fait l’objet de plusieurs campagnes de consolidation grâce à des chantiers-écoles. Après un diagnostic sanitaire ayant signalé une brèche dans le mur situé en contrebas de l’accès au château, des travaux de restauration ont été entrepris. En 2009, la Fondation pour les Monuments Historiques a apporté un soutien de 15 000 € pour cette restauration.

Fondée au XIIe siècle, l’abbaye bénédictine Sainte-Marie a connu de longues années de prospérité avant de fermer au XVIIIe siècle. Dès lors, le domaine est transformé en exploitation agricole. Il subsiste encore aujourd’hui les ruines du chœur et celles du bras nord du transept (XIIIe siècle), la maison abbatiale, le réfectoire des moines et ses décors peints en ocre rouge, les jardins et le potager, etc. En 2016, la Fondation pour les Monuments Historiques a apporté un soutien de 9 000 € pour un vaste projet de mise en accessibilité : créer un stationnement réservé aux personnes à mobilité réduites ; installer des sanitaires aux normes ; créer un plan incliné et une rampe d’accès pour le réfectoire des moines. En 2017, avec le mécénat de French Heritage Society, la Fondation a également attribué un prix de 8 500 $ pour la restauration de la couverture du chœur, programmée en 2020.

https://www.youtube.com/watch?v=Ay73SMlkxbY

On retrouve également parmi les édifices « emblématiques » de cette seconde édition du Loto l’abbaye de Sénanque (Vaucluse). En 2019, cette abbaye a fait l’objet d’un partenariat entre la Fondation pour les Monuments Historiques et Dartagnans, plateforme de crowdfounding dédiée à la sauvegarde du patrimoine.

Lire l’article « L’abbaye de Sénanque quasi sauvée ».

Lancement des prix 2019

La 11e édition des prix et soutiens de la Fondation pour les Monuments Historiques a été lancée ce mardi 15 janvier. La première session de candidatures – ouverte du 15 janvier au 15 mars – regroupe quatre prix permettant à des propriétaires de monuments historiques ou de jardins, qu’ils soient publics ou privés, d’obtenir une aide financière sur un programme de travaux défini. Il s’agit de l’appel à projets Restauration, du Prix French Heritage Society, du Prix François Sommer pour la Chasse et la Nature et du Prix Décors Sculptés Parcs et Jardins. Des jurys composés d’experts se réuniront par la suite pour sélectionner une quinzaine de projets lauréats.

Les dossiers de candidature doivent être déposés en ligne sur : www.candidatures-fondationmh.fr.

Plus d’informations dans le communiqué de presse.