La bourse d’études a vocation à soutenir l’émergence de jeunes talents dans une grande variété de métiers d’art et de spécialités de restauration (sculpture, peinture, dorure, taille de pierre, ébénisterie, ferronnerie…). Elle pour objet d’encourager plusieurs étudiants pour la poursuite d’une année d’étude (niveau Master) et de faciliter leur insertion professionnelle.
Elle s’adresse aux étudiants de moins de 35 ans qui poursuivent leur formation en Ile-de-France.
Cette bourse est remise grâce au soutien du Crédit Agricole d’Ile–de-France Mécénat.
Cette année, le Prix du Jeune Repreneur prend une nouvelle dimension avec une dotation exceptionnelle de 65 000 euros !
Organisé par la Fondation Mérimée, le Prix du Jeune Repreneur encourage la reprise de monuments historiques par des jeunes qui souhaitent développer des activités économiques, touristiques et culturelles au sein des monuments. Depuis 2016, le prix bénéficie du mécénat de Patrice Besse (groupe immobilier Patrice Besse) et de Dominique de la Fouchardière (assurances SLA Verspieren).
Ayant à cœur de soutenir de jeunes repreneurs passionnés, dynamiques et dévoués, et fortes de leur ancrage dans les territoires, les Mutuelles AXA ont souhaité soutenir cette année le Prix du Jeune Repreneur aux côtés de ses deux mécènes historiques. AXA, à travers le mécénat des Mutuelles AXA, réaffirme ainsi son engagement dans la protection et la transmission du patrimoine culturel français ainsi que dans le soutien de l’économie des territoires.
Le dossier de candidature complet doit être envoyé avant le 15 juin 2023 à minuit. Pièces du dossier à fournir :
♦ Le questionnaire de candidature >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une présentation photographique (PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici. ♦ Un budget prévisionnel sur cinq ans (2023-2027, de format libre). ♦ Une lettre de motivation du porteur de projet (format libre). ♦ Une copie de l’arrêté portant inscription ou classement au titre des monuments historiques.
→ Date limite de candidature : le jeudi 15 juin 2023 à minuit.
La Fondation Mérimée est heureuse de lancer le Prix Dendrotech 2023. Il s’adresse aux propriétaires de monument et jardin historique (ou susceptible de l’être), publics et privés, qui souhaitent réaliser une analyse en dendrochronologie.
La dendrochronologie est une méthode de datation du bois qui permet d’apporter un éclairage nouveau sur l’histoire d’un monument ou d’un jardin.
Créé en 2013 à l’initiative de Yannick Le Digol, fondateur et gérant de Dendrotech, le prix fête cette année son dixième anniversaire.
Grâce au mécénat exceptionnel de MDB – Métiers du Bois, la valeur de l’expertise offerte cette année est doublée, passant à 10 000 euros.
→ Date limite de candidature : le jeudi 15 juin 2023 à minuit.
Procédure de candidature Le dossier de candidature complet doit être envoyé avant le 15 juin 2023 à minuit. Pièces du dossier à fournir :
♦ Le questionnaire de candidature >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une présentation photographique (PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une lettre de motivation (format libre) ♦ Les pièces justificatives (listées dans le questionnaire précité)
La Maison Sévigné est une ancienne auberge à pans de bois, située au cœur de la cité médiévale de Bourbon-Lancy, en Saône-et-Loire. En 2018, la Fondation Mérimée a accordé deux prix à Isabelle Cimetière, sa propriétaire. Le premier, de 5 000 euros, a participé à la restauration de sa toiture, et le second, d’une valeur de 5 000 euros, a permis à l’équipe de Dendrotech de réaliser une datation très précise de la maison.
Trois générations au service de la Maison Sévigné
La Maison Sévigné était autrefois une auberge de prestige, comme en
témoigne sa façade à encorbellement et ses pans de bois finement sculptés.
L’édifice s’élevait à l’origine sur deux étages, chacun composé de deux
chambres, jusqu’à ce qu’un incendie survenu en 1852 emporte le deuxième étage
et la toiture. Le propriétaire de l’époque ayant décidé de ne remplacer que la
toiture, la Maison Sévigné se voit alors amputée d’un étage.
Au XXème siècle, un antiquaire de Saint-Ouen cherche à acquérir la
Maison Sévigné pour la démanteler et la revendre aux États-Unis. Le maire de l’époque,
le Docteur Pain, et le Touring Club, une association de développement du
tourisme et de conservation du pittoresque, tentent de l’en empêcher en déposant
une demande de classement au titre des monuments historiques, qui est accordée
en 1921.
En octobre 1932, Henri Cimetière fait l’acquisition de la Maison Sévigné dans un état plus que préoccupant. Cet entrepreneur dans le bâtiment initie les premiers travaux de consolidation, lesquels sont poursuivis après son décès par son fils, Gabriel, et à présent par sa petite-fille, Isabelle. « Plus qu’un patrimoine familial, cette maison fait partie de la vie de Bourbon-Lancy et des bourbonniens. Comme mes ancêtres, ce qui m’importe c’est de la transmettre aux générations futures, comme une mémoire du passé, » reconnaît Isabelle.
Résultats de la dendrochronologie
Sollicitée en 2018, l’équipe de Dendrotech a prélevé 16 échantillons de bois à différents endroits de la maison : sur la façade principale sud, la façade orientale, au rez-de-chaussée, dans le plancher du premier étage et dans les combles. Sur l’ensemble des prélèvements, 12 bois ont pu être datés précisément. Une fois compilés et analysés, les résultats ont permis de déterminer que la construction de la Maison Sévigné a eu lieu entre 1468 et 1470.
Le sauvetage de la
toiture
La modification structurelle intervenue suite à l’incendie de 1852 a eu pour
effet de déséquilibrer gravement l’édifice. En 2018, lorsqu’Isabelle Cimetière
sollicite l’aide de la Fondation Mérimée, la toiture de la Maison Sévigné est dans
un état de dégradation avancé, sujette à des infiltrations qui provoquent l’érosion
des pans de bois. Les travaux ont commencé en mars 2019 et se sont achevés en
octobre 2022. Plusieurs corps de métier et artisans sont intervenus tout au
long du chantier. Dans un premier temps, la charpente a dû être reprise intégralement
pour être rehaussée de trois mètres, permettant ainsi de modifier la pente de
la nouvelle toiture. Les colombages ont été évidés et comblés par des briques
de chanvre jointées à la chaux. Enfin, certaines portes et fenêtres ont été restaurées.
Aujourd’hui, le résultat est au rendez-vous : la nouvelle toiture de la
Maison Sévigné, inaugurée le 22 avril dernier, suscite déjà de nombreux retours
très positifs.
La Fondation Mérimée est heureuse de lancer la troisième édition du Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine.
Avec le soutien du groupe Dassault et en partenariat avec le Figaro, le concours s’adresse aux propriétaires privés ayant réalisé un important et exemplaire programme de restauration au sein de leur monument ou jardin historique.
→ Date limite de candidature : le jeudi 15 juin 2023 à minuit.
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LE GRAND TROPHÉE DES MONUMENTS – 100 000 €
Récompense un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un édifice (immeuble ou dépendances) protégé au titre des monuments historiques un important et exemplaire programme de restauration.
LE GRAND TROPHÉE DES JARDINS – 60 000 €
Récompense un propriétaire privé ayant réalisé au sein d’un parc ou d’un jardin un programme de restauration, de restitution ou de recréation exemplaire et de grande ampleur. Le parc ou jardin peut être protégé au titre des monuments historiques ou peut entourer un monument protégé.
LE COUP DE CŒUR DU JURY – 40 000 €
Parmi les dossiers de candidature au Grand Trophée des monuments, le jury peut choisir de récompenser un des candidats en lui accordant son « Coup de cœur » parce qu’il juge remarquable la qualité, l’ambition et l’histoire du projet au sein du monument historique.
Procédure de candidature Le dossier de candidature complet doit être envoyé avant le 15 juin 2023 à minuit. Pièces du dossier à fournir :
♦ Le questionnaire de candidature >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une présentation photographique (PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une lettre de motivation (format libre) ♦ Les pièces justificatives (listées dans le questionnaire précité)
Depuis 2012, la Fondation Mérimée récompense des restaurations exemplaires conduites par des propriétaires de monuments et de jardins historiques, ouverts au public, en remettant le Grand Trophée de la plus belle restauration. Devenu en 2021 leGrand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine, le concours a pris une nouvelle dimension avec trois prix et une dotation exceptionnelle de 200 000 euros.
Nous vous proposons de découvrir les trois monuments récompensés en 2022 : le Fort de la Conchée (Ille-et-Vilaine), le domaine de Canon (Calvados) et le château de Donjeux (Haute-Marne).
Le Grand Trophée des Monuments : le fort de la Conchée (Ille-et-Vilaine)
Le fort de la Conchée a été bâti au XVIIème siècle par Vauban pour protéger la ville de Saint-Malo des attaques anglaises. Dans une lettre adressée à Louis XIV en 1695, le marquis de Vauban décrit la forteresse comme la « meilleure du royaume » mais aussi « la plus difficile à bâtir », du fait de sa situation géographique, construite sur un rocher en pleine mer. À l’intérieur, répartis sur trois niveaux, on trouve les salles de tirs, les logements des canonniers, les réserves pour les vivres, le bois et la poudre, une chapelle et une prison.
Mis en vente par l’État en 1908, le fort de la Conchée est passé entre les mains de plusieurs propriétaires privés qui ont fini par se décourager devant l’ampleur de la tâche. En 1988, le fort est donc remis en vente. Il n’est plus à cette époque qu’un amoncellement de pierres mais Alain Rondeau, journaliste spécialisé dans la navigation, rédacteur en chef d’une revue sur les bateaux, est fasciné par le monument et réussit à convaincre vingt amis passionnés de vieilles pierres de l’acheter avec lui.
Dès novembre 1988, les copropriétaires créent l’association « La
Compagnie du Fort de la Conchée », qui compte aujourd’hui 500 membres. Ce
sont ces centaines de passionnés qui mettent tout en œuvre pour restaurer le
fort depuis les années 1990.
Le Grand Trophée des Jardins : le domaine de Canon (Calvados)
Le domaine de Canon est composé d’un
château édifié au XVIIIème siècle, de communs, d’un jardin à la française et d’un
parc à l’anglaise. On trouve également des fabriques, des chartreuses (dix jardins
clos de murs), un potager et une ferme florale. Les jardins ont été aménagés à
partir de 1768 par Jean-Baptiste Élie de Beaumont qui était avocat,
philanthrope et ami de Voltaire. Transformé en hôpital militaire pendant la
Seconde Guerre mondiale, le château échappe aux bombardements grâce au drapeau
de la Croix Rouge installé sur son toit.
La famille propriétaire du domaine de Canon est restée la même depuis le XVIIIème siècle. Aujourd’hui, ce sont neuf frères, sœurs et cousins qui gèrent ensemble le domaine et prennent les grandes décisions de manière collective. Au début des années 2000, suite à plusieurs tempêtes, d’importants dégâts sont à déplorer dans les jardins. La famille décide alors d’entreprendre des travaux de mise en valeur des jardins et du parc. Une grande campagne de replantation d’arbres commence en 2006 et suivront ensuite plusieurs chantiers pour restaurer les fabriques, les murs d’enceinte et les grilles, le miroir d’eau, les vingt-sept statues en marbre de Carrare, les chartreuses…
Le Coup de cœur du jury : le château de Donjeux (Haute-Marne)
Le château de Donjeux se situe en Haute-Marne, à mi-chemin entre Saint-Dizier et Chaumont. Construit en 1755 par Charles Jean Henri de Gestas, marquis de Lespéroux, il est resté dans la même famille depuis 1810. Le monument est aujourd’hui géré par trente copropriétaires âgés de 36 à 85 ans, tous membres de la famille Viney. « Cette propriété a été achetée il y a plus de deux siècles par l’un de nos ancêtres. Nous en sommes aujourd’hui les dépositaires. Nous avons à cœur de l’entretenir, de la faire vivre et de l’habiter », explique Bertrand Viney.
En février 2000, alors que la toiture de l’aile ouest se trouve être en restauration, un incendie se déclenche : « en quelques heures, le premier étage, la charpente et l’ensemble de la toiture sont partis en fumée. Cinq années de travaux, de 2000 à 2005, ont été nécessaires pour réparer les dégâts », raconte François-Xavier Godron, l’un des propriétaires. L’eau utilisée pour éteindre l’incendie a, elle aussi, été redoutable, causant d’importants dégâts au rez-de-chaussée. Depuis le début des années 2000, les travaux s’enchaînent. En 2008 commence la restauration de la toiture de l’aile principale puis, deux ans plus tard, la réfection des menuiseries. Suivront en 2012 la restauration des communs et, en 2016, celle de pièces intérieures du château. Le parc et jardin à la française font, quant à eux, l’objet d’une restauration continue depuis 2010.
« Restaurer un monument historique comme Donjeux est un travail sans
fin », admet François Viney. « Nous
avons encore des travaux intérieurs à faire et des milliers de mètres carrés de
toiture à restaurer. Nous avons également le projet de restaurer le jardin ».
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Le Grand Trophée Dassault Histoire et Patrimoine est organisé par la Fondation Mérimée avec le soutien du groupe Dassault et en partenariat avec le Figaro.
Les propriétaires du château royal de Cazeneuve (Gironde), Louis et Caroline de Sabran-Pontevès, se sont lancés dans un projet architectural monumental et unique en France : reconstruire une ancienne tour du château, effondrée au XVIIIème siècle, pour installer un ascenseur permettant aux personnes à mobilité réduite d’accéder au premier étage du château ainsi qu’aux deux chemins de ronde.
Les travaux, terminés depuis juin 2022, ont bénéficié à deux reprises du soutien de la Fondation Mérimée, en 2019 et 2020. Nous donnons aujourd’hui la parole à Louis de Sabran-Pontevès.
Fondation Mérimée (F.M.) : L’ouverture du château de Cazeneuve au plus grand nombre est au centre de vos préoccupations. Pouvez-vous nous parler de ce qui vous a conduit vers ce grand projet de mise en accessibilité ?
Louis de Sabran-Pontevès (L.S.-P.) : Mon père a toujours eu à cœur de rendre le château de Cazeneuve accessible à tous. C’est lui qui, dès les années 2000, a exprimé l’idée de reconstruire cette tour, qui était effondrée depuis trois siècles, avec comme objectif de donner accès aux personnes à mobilité réduite à l’étage du château et aux chemins de ronde. À l’époque, la visite du château restait incomplète pour de nombreux visiteurs, que ce soit pour les personnes en fauteuil roulant, les personnes âgées ayant des difficultés à se déplacer ou encore les familles avec poussette. Quand mon père est décédé, en 2014, et que nous avons repris le monument avec mon épouse, nous avons décidé de nous y atteler en sachant que cela serait compliqué.
« La visite du château restait incomplète pour de nombreux visiteurs, que ce soit pour les personnes en fauteuil roulant, les personnes âgées ayant des difficultés à se déplacer ou encore les familles avec poussette. »
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F.M. : Quel a été le cheminement autour du projet architectural ?
L.S.-P. : Ma première idée était de restituer l’ancienne tour à l’identique, à partir des archives dont nous disposions. Quand cette question a été évoquée avec les services de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Nouvelle-Aquitaine, une autre vision est ressortie de nos échanges : privilégier une architecture moderne, distincte du château, pour que les visiteurs puissent se rendre compte d’emblée que la nouvelle tour est une construction contemporaine. La DRAC pensait au départ à un projet architectural alliant le verre, le bois et le béton, or nous souhaitions de la pierre pour que la tour s’intègre en parfaite harmonie avec le reste du château. Notre architecte, Philippe Leblanc, a trouvé un compromis en proposant un projet qui fait la part belle à la pierre traditionnelle, tout en ajoutant quelques éléments modernes, comme le toit plat et les huisseries en métal.
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F.M. : Comment les visiteurs perçoivent-ils la nouvelle
tour du château de Cazeneuve ?
L.S.-P. : La tour attise la curiosité des visiteurs, qui posent beaucoup de questions. Quand on explique la finalité du projet, avec ses dimensions humaine et sociale, tous sont unanimes pour dire que l’opération est utile et judicieuse. Les retombées dans la presse ont aussi été excellentes. Le caractère innovant et précurseur du projet est souvent mis en avant car, dans les monuments et, de manière générale, dans l’espace public, l’accessibilité est un sujet souvent relégué au second plan. À ce titre, nous sommes très reconnaissants envers la Fondation Mérimée qui accorde une place importante à cette question et j’encourage tous les propriétaires à s’engager dans cette voie.
« L’accessibilité est un sujet souvent relégué au second plan. Nous sommes très reconnaissants envers la Fondation Mérimée qui accorde une place importante à cette question. »
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→ Retrouvez un article sur le château de Cazeneuve dans le prochain numéro de la revue Demeure Historique (numéro 228 de mars 2023). Le magazine sera en vente courant mars : www.demeure-historique.org/la-revue
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Prix Accessibilité
Ce prix de la Fondation Mérimée a vocation à encourager tout type d’actions destiné à favoriser l’accueil du public, notamment des personnes en situation de handicap, au sein d’un monument jardin historique.
Exemples d’actions : ascenseur, sanitaire aux normes pour les personnes à mobilité réduite, signalétique en braille, audioguides, maquette, boucle d’induction magnétique, rampe, aménagement de places de parking, etc.
Procédure de candidature
Un dossier de candidature doit être envoyé au plus tard le 15 mars 2023 à minuit. Informations et dossier de candidature à retrouver ici : www.fondationmh.fr/prix-2023-premiere-session
Le 30 septembre 2022, les familles Henriot et Pinault ont décidé de rapprocher leurs activités viticoles en fusionnant leurs groupes. Les deux familles, partageant une même vision élevée du patrimoine français et un engagement fort en faveur de sa sauvegarde, ont souhaité donner au prix le nom de leurs activités réunies.
Le Grand Prix Henriot de la restauration devient donc, en 2023, le Grand Prix Artémis Domaines de la restauration.
Gilles de Larouzière, Président du Conseil de Surveillance d’Artémis Domaines, résume ainsi la poursuite par le nouveau groupe de l’engagement historique de sa famille auprès de la Fondation Mérimée :
Gilles de Larouzière
« Artémis Domaines réunit une rare collection de domaines précieux, établis sur les plus beaux terroirs viticoles de France. Ensemble, ces domaines constituent un véritable trésor national. En confirmant cet engagement en faveur du patrimoine historique français, nous exprimons ce que nos équipes s’appliquent à vivre chaque jour dans ses vignobles. Le Grand Prix Artémis Domaines de la restauration prolonge et conjugue le soutien actif que nous avons toujours apporté au patrimoine de notre pays. »
GRAND PRIX ARTÉMIS DOMAINES DE LA RESTAURATION 100 000 €
Le Grand Prix Artémis Domaines de la restauration a pour but d’encourager des propriétaires de monuments historiques, dynamiques et entreprenants, qui s’engagent dans une campagne de travaux de restauration dans le respect et le maintien des savoir-faire locaux.
Le dossier de candidature complet doit être envoyé à avant le 15 mars 2023 à minuit. Pièces du dossier à fournir : ♦ Le questionnaire de candidature >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une présentation photographique (PowerPoint) >> Modèle à télécharger ici. ♦ Une lettre de motivation (format libre) ♦ Les pièces justificatives (listées dans le questionnaire précité).
Envoi du dossier par We transfer à : communication@fondation-merimee.org
En juillet 2019, Arthur et Isabelle Scart font l’acquisition du château de Thol, dans l’Ain, une forteresse médiévale en ruines depuis près de quatre cents ans. Dès le départ, le couple cherche à ouvrir le monument au public : « Il y a une émotion suscitée par la beauté du lieu et une joie de pouvoir se retrouver au pied des murailles en famille et entre amis. Nous avons acquis les vestiges de Thol avec une idée bien précise : les sauver et les faire rayonner », racontent-ils. Deux années plus tard, en 2021, le monument est retenu dans la sélection du Loto du patrimoine et reçoit une aide de 300 000 euros pour mener les travaux les plus urgents de sécurisation du site.
En 2022, Arthur et Isabelle projettent de créer autour du monument un chemin accessible aux personnes à mobilité réduite et d’installer des panneaux de médiation spécialement étudiés pour pouvoir être facilement lus et compris de tous. Ils sollicitent alors l’aide de la Fondation Mérimée, seule fondation en France à soutenir des projets de mise en accessibilité de monuments historiques aux personnes en situation de handicap, et obtiennent un soutien couvrant 60 % du coût des aménagements.
Quelques mois après l’obtention du prix, nous avons échangé avec Isabelle Scart sur leur parcours et leurs projets.
Fondation Mérimée (F.M.) : Quelles sont les raisons qui vous ont
poussés à faire l’acquisition du château de Thol ?
Isabelle Scart (I. S.) : À cette question, mon mari
répondrait sans aucun doute : « Qui
n’a jamais eu envie d’un château médiéval ? ». Pour lui, le fait
de reprendre un monument et de le restaurer était une évidence. En ce qui
concerne le choix de Thol, l’histoire est amusante. En 2012, Arthur avait vu
que le château était en vente mais ce n’était pas le bon moment pour nous. À
l’époque, nos enfants étaient en bas âge, ce qui nous demandait déjà beaucoup
d’énergie. Sept ans plus tard, en 2019, le destin a fait que le château était
de nouveau en vente. Cette fois-ci, nous avons saisi notre chance !
Ce que nous cherchions, en
devenant propriétaires de Thol, c’était agir pour l’intérêt général :
assurer la transmission du château aux générations futures et, plus largement,
s’investir pour la cause du patrimoine historique.
F.M. : Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce château ?
I.S. : À l’heure actuelle, nous connaissons encore peu de
choses sur l’histoire de Thol. Le château aurait été construit entre le XIIIème
et le XIVème siècle. Il est mentionné pour la première fois en 1330
mais il est possible que le logis seigneurial soit antérieur. Les quatre tours
ont vraisemblablement été construites plus tard car certaines fenêtres datent
du XVème siècle. Nous ignorons si le château a véritablement servi
mais, ce qui est sûr, c’est qu’il a été rapidement laissé à l’abandon.
F.M. : Vous avez à cœur de rendre le château de Thol accessible à tous les publics. Pourquoi la question de l’accessibilité du monument vous importe tant ?
I.S. : Mon mari et moi croyons intimement en la dignité de
l’être humain, quelles que soient ses capacités et ses caractéristiques. Nous
tenions en premier lieu à rendre le château de Thol accessible aux personnes en
situation de handicap moteur et mental, c’est-à-dire à faciliter tout autant l’accès
physique qu’intellectuel du lieu. Notre ambition est de rendre les informations
et l’histoire du château facilement compréhensibles.
Ma détermination sur la question
de l’accessibilité est liée à mon histoire familiale. Ma mère, Chantal
Nérot-Doumic, journaliste réputée en son temps, a terminé ses jours presque
aveugle. À la fin de sa vie, nous lui faisions souvent la lecture. La prochaine
étape sera donc de rendre le château accessible aux personnes malvoyantes avec
de l’audio-description adaptée.
F.M. : La Fondation Mérimée vous a remis le Prix Accessibilité en
2022. Quel était votre projet ?
I.S. : Nous sommes très heureux d’avoir remporté le Prix
Accessibilité en 2022 car cette dotation nous permet de concrétiser deux
projets qui nous tenaient beaucoup à cœur ! Nous avons tout d’abord lancé
la production de six panneaux d’intermédiation rédigés en FALC. Le
« facile à lire et à comprendre » est une technique d’écriture qui
permet de rendre l’information plus simple et plus claire, notamment à
destination des personnes en situation de handicap, dyslexiques, âgées ou
encore maîtrisant mal la langue française. Il faut pour cela respecter un
certain nombre de règles, comme l’utilisation d’une police spécifique, la
disposition précise des images et le bannissement des synonymes. Le
rédactionnel et le visuel de nos panneaux ont été certifiés FALC après avoir
été soumis à des publics directement concernés.
Nous avons également créé un chemin
adapté tout autour du château. C’est un projet qui ne nécessitait pas de travaux
conséquents puisqu’il s’agissait de niveler le terrain et de poser un revêtement
au sol choisi spécifiquement pour permettre aisément le passage des roues,
aussi bien celles des fauteuils, que des poussettes ou des déambulateurs. Ce
revêtement en polyéthylène se présente sous forme de rouleaux, de vingt mètres sur
deux mètres, et nous avons pu l’installer nous-mêmes.
F.M. : Quelles sont les prochaines grandes étapes à Thol ?
I.S. : Nous avons beaucoup de projets ! Les travaux de restauration du mur Est devraient prendre fin dans quelques semaines, ce qui nous permettra de lancer le prochain chantier sur la tour Nord. La tour va être dévégétalisée et consolidée, puis la toiture sera reprise. Enfin, nous remettrons en place les planchers car l’objectif est de pouvoir ouvrir la tour au public aussi vite que possible. Nous voulons offrir une véritable expérience à nos visiteurs qui pourront, par exemple, cuisiner sur place ou manipuler des objets pour se familiariser avec la vie au Moyen Âge. Ensuite, il faudra restaurer la tour Sud. Nous avons, pour celle-ci aussi, un projet d’ouverture au public mais qui est encore au stade de la réflexion.
La Fondation Mérimée, grâce au mécénat de la Fondation Belle Main, a créé l’année dernière un nouveau prix pour contribuer à la conservation d’objets mobiliers anciens conservés dans un monument historique. Le souhait de Bertrand de Belloy, président-fondateur de la Fondation Belle Main, est de favoriser la transmission des savoir-faire en soutenant prioritairement les restaurations qui s’accompagnent d’une formation d’apprentis par les artisans-restaurateurs.
Le Prix Fondation Mérimée – Belle Main vise à soutenir des projets de restauration d’objets mobiliers (privés ou publics) qui sont soit protégés au titre des monuments historiques, soit qui présentent un intérêt historique et/ou scientifique certain et qui forment un ensemble cohérent avec le monument historique au sein duquel ils sont conservés.
Pour la première édition du prix, en 2022, trois soutiens ont été accordés pour un montant total de 15 000 euros. Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir les projets lauréats.
Un antependium en cuir gaufré et peint
Un antependium est un élément décoratif qui orne le devant d’un autel. En Indre-et-Loire, la chapelle du château de Gizeux, probablement édifiée à la fin du XVIème siècle, conserve un très bel exemple d’antependium en cuir gaufré et peint, réalisé dans la seconde moitié du XVIIème siècle. À l’origine, le cuir était intégralement recouvert de feuilles d’argent et d’un vernis doré, mettant en valeur les légers reliefs du cuir. La restauration de cet antependium s’inscrit dans un programme de réhabilitation plus global qui concerne le bâti de la chapelle (le clos-couvert), ses décors (les enduits peints) ainsi que son mobilier.
Un ensemble de ferronneries datant du XVIIIème siècle
Les ferronneries du balcon et de la grille de la cour d’honneur du château de Choisey ont été réalisées en 1780 par l’artisan ferronnier Pierre-Ignace Cassard, et le peintre-doreur Bugnot, tous deux établis à Dole, dans le Jura. Cet ensemble de grande qualité, demeuré complet depuis sa réalisation et bien documenté, a fait l’objet d’une protection au titre des monuments historiques en 1993 (classement du balcon et inscription de la grille). Une restauration complète de ces deux éléments est aujourd’hui nécessaire : le balcon, dont la guirlande de fleurs présente quelques manques, sera démonté et restauré en atelier à Dole ; la grille, à l’exception de son couronnement, sera quant à elle restaurée sur place.
Un paravent chinois à décor de plumes et de broderies
Ce paravent à cinq feuilles, réalisé au XIXème siècle, a été ramené d’Asie par l’impératrice Eugénie pour le château de Fontainebleau (Seine-et-Marne), où il se trouve toujours aujourd’hui. Le nom de l’artiste ayant réalisé le paravent et sa provenance exacte restent à ce jour inconnus. Le paravent est composé de couches de papiers assemblées sur un claustra de bois et doté d’un encadrement de bois laqué à décor incisé et doré. Sur les feuilles du paravent, recouvertes de soie dorée, sont représentés des arbres, des fleurs, des oiseaux et des insectes. Ce décor a été réalisé grâce à différentes techniques : sur l’une des faces, le motif est peint et de véritables plumes de martin-pêcheur et des morceaux de pâte de verre ont été collés ; le décor de la seconde face, quant à lui, a été réalisé en broderie.
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L’appel à candidatures pour l’édition 2023 du Prix Fondation Mérimée – Belle Main est ouvert jusqu’au 15 mars 2023.